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phantasies:
et
puis
si
nous
parlons,
il
y
aura
tousiours
ie
ne
sai
quoi,
et
nous
n'aurons
iamais
nos
propos
tellement
bridez
court,
qu'il
n'y
ait
tousiours
des
choses
de
nostre
chair,
et
de
nostre
sens
naturel
entortillees
parmi.
Apprenons
donc
de
nous
condamner
encores
que
nous
ayons
este
patiens,
et
puis
que
Iob
en
ce
passage
est
si
grievement
redargue
par
Eliu,
cognoissons
que
nous
serons
trouvez
beaucoup
plus
coulpables,
voire
quand
nous
n'aurons
tasche
d'obeir
a
nostre
Dieu,
et
que
nous
ne
lui
aurons
point
rendu
l'honneur
qui
lui
appartient.
Voila
ce
que
nous
avons
a
noter
sur
ce
passage.
Or
cependant
si
Iob
est
ici
condamne
d'avoir
blaspheme
contre
Dieu,
et
que
sera-ce
quand
nous
serons
tellement
transportez,
qu'il
n'y
aura
plus
de
patience
en
nous,
comme
on
le
voit
le
plus
souvent?
Alors
comment
pourrons-nous
porter
ceste
condamnation,
comme
si
nous
avions
conteste
contre
Dieu,
comme
s'il
cerchoit
des
couvertures
vaines
et
frivoles
pour
exercer
sa
rigueur
contre
nous?
Or
il
est
certain
que
tous
ceux
qui
ne
confessent
point
librement
et
d'un
franc
vouloir
que
Dieu
est
iuste
en
ses
afflictions
et
qui
n'ont
point
cela
tout
conclud
et
arreste,
que
c'est
autant
comme
s'ils
disoyent,
Et
voire,
voici
Dieu
qui
est
un
tyran,
ils
ne
prononceront
point
ce
mot,
mesmes
il
leur
seroit
execrable,
mais
tant
y
a
qu'ils
y
tendent:
car
il
n'y
a
point
ici
de
moyen
quand
nous
ne
glorifierons
point
Dieu
en
sa
iustice,
fecognoissans
que
tout
ce
qu'il
fait
est
fonde
en
raison,
equite
et
droiture,
c'est
autant
comme
si
nous
lui
reprochions
qu'il
exerce
tyrannie
contre
nous.
Il
est
vrai
que
les
blasphemes
ne
seront
point
tousiours
esgaux,
et
aussi
il
n'y
aura
point
un
consentement
tousiours.
Iob
n'estoit
point
venu
iusques
la
de
dire,
II
n'y
a
point
de
raison
pourquoi
Dieu
m'afflige,
mais
d'autant
qu'il
a
eu
ses
bouillons
qui
l'ont
transporte
(comme
nous
avons
veu
par
ci
devant)
voila
comme
il
faut
que
l'Esprit
de
Dieu
le
condamne
en
ce
passage.
Advisons
donc
que
nostre
condamnation
sera
beaucoup
plus
grande
quand
nous
ne
serons
point
du
tout
paisibles
en
nos
afflictions,
mais
qu'il
nous
adviendra
de
murmurer,
encores
que
la
bouche
ne
sonne
mot,
quand
nous
aurons
la
dedans
des
angoisses,
que
nous
serons
comme
si
une
mule
rongeoit
son
frain.
Quand
donc
nous
aurons
ainsi
ces
amertumes
a
l'encontre
de
Dieu,
c'est
autant
comme
si
nous
l'accusions
d'avoir
cerche
des
couvertures
frivoles
sans
qu'il
nous
affligeast
iustement.
Touchant
ce
qui
est
ici
dit,
Dieu
a
mis
mes
pieds
aux
ceps.
Eliu
recite
les
propos
de
Iob
comme
il
avoit
entendu.
Car
Dieu
ne
lui
donnoit
plus
nulle
liberte:
comme
quand
on
tiendra
un
criminel
aux
ceps,
voila
une
espece
de
torture
pour
lui
faire
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