6:573
ENTBE
LES
PAPISTES.
ne
peuvent
vivre
en
un
pays
en
repos
de
conscience,
d'autant
qu'il
ne
leur
est
licite
de
y
vivre
selon
Dieu,
1)
s'en
departiroyent
:
pensons
nous
que
la
semence
de
Dieu
y
fust
esteincte
pourtant?
Plustost
on
devroib
esperer,
que
Dieu,
au
lieu
d'un,
en
susciteroit
quatre.
Conclusion,
nous
serons
tousiours
ridicules,
voulans
arguer
contre
Dieu.
Ie
scay
aussi
qu'il
y
en
a
quelques
uns,
qui
se
pensent
bien
iustifier,
en
disant
qu'il
m'est
bien
facile
de
parler
ainsi
quand
ie
suis
loing
du
dangier,
[page
83]
mais
que
si
i'estoye
en
leur
lieu,
ie
ne
feroye
pas
tant
du
vaillant,
mais
que
i'en
feroye
comme
eux.
2)
Ie
respons
que
ie
ne
dis
autre
chose,
sinon
ce
que
ma
conscience
me
presse
de
dire
:
et
que
si
ie
vouloye
autrement
parler,
ie
blasphemeroye
mesehamment
la
verite.
Parquoy
si
i'estoye
en
lieu
ou
ie
ne
peusse
point
fuyr
l'idolatrie
sans
dangier,
ie
prieroye
nostre
Seigneur,
qu'il
me
confermast,
et
qu'il
me
donnast
ceste
constance
de
preferer,
comme
la
raison
le
veut,
sa
gloire
a
ma
propre
vie.
Et
espere
qu'il
ne
me
delaisseroit
point.
Toutesfois
laissons
la
ce
que
ie
feroie.
Car
ie
ne
me
vante
point:
mais
seulement
ie
monstre
ce
que
tant
moy
qu'un
chascun
devroit
faire.
Et
pourtant
quiconque
feroit
autrement,
fust
moy
ou
un*
autre,
il
seroit
coulpable.
Mais
que
profitent
ilz
a
me
regarder?
Si
ie
faiz
au
contraire
de
ce
que
i'auray
presche:
malheur
sur
moy,
entant
que
ie
me
seray
condamne
par
ma
propre
bouche.
Mais
sont
ilz
[page
84]
pourtant
a
excuser:
Que
chascun
esprouve
son
euvre
propre,
dit
sainct
Paul,
et
lors
il
aura
gloire
en
soymesme,
et
non
pas
en
son
prochain
(Gal.
6,
4).
C'est
une
chose
fort
commune
au
monde,
que
l'un
fait
un
bouclier
pour
se
defendre
de
la
faute
des
autres.
Mais
ce
n'est
pas
ainsi
qu'il
en
faut
user
devant
Dieu.
En
outre,
afin
qu'ilz
ne
puissent
dire:
ce
sont
parolles,
mais
trouvez
qui
les
face:
ie
ne
requiers
rien
d'eux,
sinon
de
suyvre
ce
qu'ont
faict
tant
de
mille
de
Martyrs
devant
nous,
hommes
et
femmes,
riches
et
paovres,
petis
et
grans.
a)
Ceste
doctrine
donc
n'est
pas
une
speculation
que
i'aye
forge
a
mon
aise;
mais
c'est
celle
que
les
sainctz
Martyrs
de
Iesus
Christ
ont
medite
au
milieu
de
tous
les
tourmens
qu'ilz
avoyent
a
endurer.
Et
par
ceste
meditation,
ilz
se
sont
fortifiez
pour
vaincre
l'horreur
et
la
crainte
des
prisons,
des
gehennes,
du
feu,
du
gibet,
du
glaive
et
de
tous
les
autres
genres
de
mort.
S'ilz
n'eussent
[page
85]
eu
ceste
pensee
imprimee
en
leur
cueur:
il
vaudroit
mieux4)
mourir
cent
fois,
que
de
rien
faire
contrevenant
a
l'honneur
1)
d'autant
.
.
.
.
Dieu,
est
omis
egalement
2)
mais
que
i'en
feroye
comme
eux,
manque
dans
le
latin.
3)
petis
et
grans,
manque
dans
le
latin.
4)
qu'il
vaut
mieux
1611.
|