35:571
571
QUATRIEME
SERMON
572
fices
que
Dieu
nous
eslargit,
et
que
sa
louange
soit
ensevelie
par
nous.
Voyla
pour
un
item.
Et
au
reste,
que
nous
soyons
tousiours
prests,
suyvans
l'exemple
de
S.
Paul,
a
glorifier
Dieu,
soit
par
vie,
soit
par
mort.
Si
quelque
fois
nous
sommes
en
trouble
comme
a
este
le
bon
Roy
Ezechias,
cognoissons
que
tous
nos
regrets,
nos
complaintes
et
gemissemens
nous
doyvent
estre
suspects,
pource
que
nous
n'y
pouvons
tenir
mesure,
a
cause
de
la
fragilite
qui
est
en
nous.
Ainsi,
que
ce
qui
est
yci
dit,
Les
morts
ne
loueront
point
Dieu,
ne
soit
point
par
nous
tire
en
consequence,
afin
de
plaider,
quand
il
luy
plaira
de
nous
appeler
a
soy
:
que
nous
ne
facions
point
ceste
excuse
sous
le
titre
d'Ezechias
ou
de
David
qui
a
ainsi
parle
au
Pseaume
sixieme,
ou
de
tout
le
peuple,
comme
nous
venons
d'alleguer.
Car
il
y
a
eu
de
l'exces:
pource
que
tant
David
qu'Ezechias,
et
en
general
toute
l'Eglise,
alors
qu'il
y
avoit
une
dissipation
horrible,
ont
este
tentez,
comme
si
Dieu
les
vouloit
reietter,
et
qu'il
les
desavouast,
et
qu'ils
n'eussent
plus
d'accointance
avec
luy.
Selon
donc
qu'ils
s'estoyent
ainsi
retirez
de
Dieu,
ils
sont
confus,
et
ne
s'en
faut
point
esbahir.
Et
pourtant
ne
tirons
point
une
regle
de
la,
comme
si
nous
pouvions
faire
le
semblable,
mais
que
ce
soit
pour
nous
faire
cognoistre
nostre
infirmite.
Et
au
reste,
combien
que
Dieu
nous
supporte,
ne
nous
plaisons
point
en
un
tel
vice.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Or
cependant
si
sommes
nous
admonnestez,
d'autant
que
Dieu
nous
fait
sentir
ses
graces,
que
nous
avons
par
cela
les
coeurs
eslargis,
et
les
bouches
ouvertes
pour
"benir
son
Nom.
Et
au
contraire
que
nous
ne
pourrons
pas
prononcer
un
seul
mot
a
sa
louange,
qui
procede
de
bonne
affection
et
liberale,
sinon
que
nous
ayons
cela
persuade,
que
Dieu
nous
est
propice:
et
que
nous
facions
nostre
profit
des
biens
que
nous
recevons
de
sa
main.
Quant
au
premier
poinct,
qu'un
chacun
apprene
a
8'inciter,
selon
qu'il
fera
un
recueil
des
graces
de
Dieu,
car
le
nombre
en
est
infini.
Il
n'y
a
celuy
de
nous,
quand
il
pensera
deuement
a
soy,
qui
ne
doyve
estre
ravi
:
comme
il
est
dit
au
Pseaume
quarantieme,
que
si
nous
voulons
nombrer
les
tesmoignages
que
Dieu
nous
donne
du
soin
paternel
qu'il
ha
de
nous,
et
de
sa
misericorde,
qu'il
y
en
a
plus
que
de
cheveux
en
nostre
teste,
et
que
nous
sommes
la
comme
esbahis.
Mais
toutes
fois
selon
que
Dieu
desploye
les
richesses
de
sa
bonte
envers
chacun
de
nous,
que
nous
soyons
tant
plus
esmeus
a
benir
son
Nom,
et
que
chacun
s'exerce
et
solicite
a
cela.
Voyla
en
somme
ce
que
nous
avons
a
observer
sur
ce
passage.
Or
d'autre
coste
cognoissons
que
nostre
vie
est
maudite,
si
nous
gourmandons
les
biens
que
Dieu
nous
donne,
et
cependant
qu'en
cela
nous
ne
con-
|