6:570 Elezarius et une femme Iuifve avec sept petis enfans qu'elle avoit*) (2 Macc. 6,18 ss. ; 7,1 ss.). Comme ainsi soit qu'on2) les voulsist contraindre a manger de la chair de pourceau, ilz aymerent mieux mourir que d'y consentir. Il sembleroit de premiere face, que ce auroit este plustost une opiniastrete d'endurer la mort pour si petite cause, qu'un zele bien reigle. Mais si nous regardons ou cela tendoit: ilz ne pouvoyent autrement faire sans renoncer Dieu. Car en les pressant de manger de la chair de pourceau, que Dieu leur avoit defendue: on demandoit un tesmoignage d'eux, qu'ilz estoyent contens de condescendre a la facon de vivre des Payens.3) Ceste histoire n'est pas de la saincte Escriture, mais c'est un faict qui est advenu a la verite: et non pas fable. Si nous honnorons ces personnages comme martyrs, et louons leur constance: ne nous convient-il pas condamner ce qui se fait au contraire? [page 76] Pour mettre fin a cest article, ie dis que tous ceux qui reputent pour faute legiere une telle feinctise, de faire semblant d'accorder avec les idolatres, ne savent point en quelle recommandation Dieu a son honneur: et ne ont iamais gouste ceste sentence qu'il dit par son Prophete Esaie: Ie suis vivant: ie ne donneray pas ma gloire a nul autre: ne mon honneur aux images (Es. 42, 8; 48, 11). Car par cela il nous monstre, qu'il ne permettra iamais, que son honneur soit transfere a, un idole, qu'il ne en4) face quant et quant la vengeance. Ie dis aussi que iamais ilz n'ont conceu la grace5) que Dieu nous a faict en ordonnant que noz corps soyent temples de son sainct Esprit, apres les avoir rachepte par le precieux sang de son Filz nostre Seigneur, et en leur permettant gloire et immortalite en son Royaume. Car s'ilz entendoyent cela, ilz feroyent ceste conclusion avec sainct Paul, qu'il nous convient purger de toute souilleure, tant de [page 77] corps que d'esprit: et porter Dieu tant en l'un comme en l'autre: veu que tous les deux sont siens (1 Cor. 6, 20). Or apres que toutes ces tergiversation^ sont abbatues, ma dame la prudence charnelle s'ingere pour iouer son roule, et produit une raison fort peremptoire.6) Que adviendroit il si chascun se vouloit declairer pour servir a Dieu purement? Ie respons en un mot: que s'il plaisoit a Dieu, il s'en pourroit ensuyvre beaucoup7) de persecutions: et 1) avec ses sept petis enfans qu'elle avoit 1551. 1566; avec ses sept fils l o t i ; septemque eius filiis. 2) impii urgebant eos . . . . tantum ut gustare vellent. 3) testimonium flagitabant defectionis a Deo et eius lege. 4) huius tanti sacrilegii. 5) quam singularis sit gratia. 6) haec autem prima est eius ratio. 7) saevas.