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pourquoy
nostre
Seigneur
nous
donne
des
miroirs
de
nostre
fragilite,
quand
nous
voyons
que
les
plus
saincts
et
les
plus
parfaits
parlent
ainsi,
mais
cependant
Dieu
a
supporte
Ezechias,
pour
ce
que
le
principal
luy
demeuroit:
comme
desia
nous
avons
veu
que
son
but
tendoit
la,
de
glorifier
le
nom
de
Dieu
:
car
il
eust
mieux
aime
mourir
cent
fois,
que
d'estre
une
minute
en
ce
monde,
en
profanant
par
ingratitude
les
biens
que
Dieu
luy
faisoit.
Yoyla
donc
Ezechias
qui
retient
ceste
regle,
que
les
hommes
ne
doyvent
point
appeter
un
seul
iour
de
vie,
sinon
afin
que
Dieu
en
soit
glorifie.
Mais
cependant
ce
qu'il
est
agite
de
si
grans
troubles
qu'il
ne
peut
pas
distinctement
parler
comme
il
deveroit,
cela
procede
de
son
infirmite,
laquelle
Dieu
excuse
et
supporte:
car
ce
n'est
pas
une
desobeissance,
d'autant
qu'il
y
a
en
nos
oraisons
beaucoup
de
choses
extravagantes.
Il
est
vray
qu'il
nous
faut
tousiours
conformer
a
ceste
regle
qui
nous
est
donnee,
afin
que
chacun
ne
prie
point
Dieu
a
l'aventure
et
selon
son
appetit.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
si
est-ce
que
nous
aurons
des
regrets
et
complaintes
en
nous
qui
excederont
mesure:
et
il
faut
que
Dieu
ait
pitie
de
nous
en
cest
endroit.
Voyla
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir:
c'est
que
sur
tout
en
vivant
nous
tendions
tousiours
a
ceste
fin
que
Dieu
soit
honore.
Car
c'est
aussi
pourquoy
il
nous
a
mis
en
ce
monde,
c'est
pourquoy
il
nous
a
choisis
pour
estre
de
son
troupeau,
c'est
ascavoir
afin
que
nous
soyons
assemblez
pour
chanter
ses
louanges
d'un
accord.
Et
nous
voyons
cela
encores
mieux
au
Pseaume
cent
quinzieme,
la
ou
il
y
a
une
pareille
sentence.
Et
mesmes
ce
n'est
pas
seulement
un
homme
qui
parle,
mais
tout
le
corps
de
l'Eglise
des
fideles,
lesquels
disent
qu'on
ne
louera
point
Dieu
en
la
mort:
mais
nous
vivans,
disent-ils,
iusques
en
la
fin
nous
confesserons
que
Dieu
nous
a
conservez.
La
il
nous
est
signifie
que
Dieu
iusques
en
la
fin
du
monde
gardera
tousiours
son
Eglise,
et
qu'il
y
aura
quelque
peuple
de
residu.
Pourquoy?
D'autant
qu'il
veut
estre
cognu
pere
et
sauveur
entre
les
hqmmes:
et
combien
que
ce
ne
soit
pas
de
la
plus
grande
multitude,
si
veut-il
encores
avoir
quelque
compagnie
qui
le
benisse.
Ainsi
donc
apprenons
de
nous
exercer
a
benir
le
nom
de
Dieu,
cependant
qu'il
nous
tient
yci
bas,
et
que
nous
sommes
nourris
par
sa
liberalite,
et
(qui
plus
est)
qu'il
nous
a
appellez
a
soy
pour
tendre
tousiours
a
l'esperance
de
l'heritage
eternel.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
applicquons
toute
nostre
estude
a
cela,
voire
tout
le
temps
de
nostre
vie.
Que
si
nous
en
faisons
autrement,
il
vaudroit
mieux
que
nos
meres
nous
eussent
avortez,
ou
que
la
terre
s'ouvrist
pour
nous
engloutir,
que
d'estre
yci
gourmandans
comme
bestes
brutes,
et
demeurer
ingrats
de
tant
de
bene-
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