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IOB
CHAP.
XXXIII.
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quoy?
C'est
d'autant
que
Iob
a
este
agite
en
sa
tristesse,
et
que
par
fois
il
n'a
point
este
retenu
comme
il
devoit.
Ainsi
donc
notons
que
quand
un
homme
seroit
avance
en
la
crainte
de
Dieu,
et
qu'il
aimeroit
mieux
mourir
que
d'avoir
prononce
un
blaspheme:
si
est-ce
toutes
fois
que
nous
ne
pouvons
pas
lascher
la
bride
a
nos
passions,
qu'incontinent
il
ne
nous
eschappe
quelque
mot
mauvais,
et
a
condamner:
sur
tout
quand
nous
sommes
pressez
de
maux,
la
tristesse
est
une
passion
si
vehemente
qu'il
n'y
a
point
d'attrempance:
voila
un
homme
qui
s'escarmouche
tellement
qu'il
hurte
a
l'encontre
de
Dieu,
et
ce
n'est
qu'a
sa
ruine
finalement.
Quand
nous
voyons
cela,
en
premier
lieu
cognoissons
que
nostre
nature
est
plus
que
vicieuse
et
perverse.
Voila
donc
un
poinct
que
nous
avons
a
noter,
c'est
assavoir
qu'il
faut
bien
que
nous
soyons
corrompus,
que
nous
ne
pouvons
rien
penser
de
Dieu
sans
lui
faire
tort
et
iniure.
Et
au
reste
nous
sommes
aussi
admonnestez
que
nous
entrions
en
une
autre
consideration,
c'est
assavoir
de
nous
tenir
la
suiets
toutes
fois
et
quantes
que
Dieu
nous
^ffligera,
que
nous
cognoissions,
Helas!
il
est
vrai
que
te
voici
dispose
a
recevoir
l'affliction.
Quand
Dieu
nous
a
fait
la
grace
de
venir
la,
sachons
que
nous
avons
bien
profite
quand
nous
serons
prests
d'obeir
a
cela,
de
recevoir
patiemment
les
coups
de
verges:
mais
si
Dieu
nous
a
amenez
iusques
a
ceste
raison-la,
encores
ne
faut-il
point
que
nous
soyons
desbauchez,
mais
plustost
nous
devons
dire,
Et
bien,
tu
es
desia
oblige
a
ton
Dieu
de
ce
qu'il
t'a
ainsi
bien
prepare
a
recevoir
les
chastimens
qu'il
t'envoye,
mais
cependant
encores
il
y
a
tant
d'infirmitez
en
toi,
qu'il
ne
faudra
que
tourner
la
main
que
tu
seras
incontinent
impatient,
et
feras
du
rebelle
a
l'encontre
de
lui,
et
sans
y
penser
tu
l'auras
incontinent
blaspheme.
Ainsi
donc
apprenons
de
nous
tenir
suspects
en
telle
sorte
que
nous
soyons
sur
nos
gardes
pour
prevenir
les
tentations.
Et
avons-nous
fait
cela?
Cognoissons
encores,
que
nonobstant
le
bon
vouloir
que
nous
ayons
eu
de
nous
ranger
a
Dieu,
et
porter
patiemment
les
afflictions
qui
nous
viennent
de
lui,
si
est-ce
que
nostre
patience
n'est
point
parfaite,
qu'il
y
aura
eu
a
redire:
car
combien
nous
viendra-
il
de
phantasies
mauvaises
au
cerveau?
et
encores
que
nous
n'y
adherions
point,
ou
mesmes
que
nous
les
detestions,
et
que
nous
ayons
tousiours
ce
but
pour
dire,
Voici
mon
Dieu
me
gouvernera,
il
sera
maistre
sur
moi,
et
il
faut
que
i'aye
ceste
modestie
de
m'humilier
sous
lui,
voire
quand
il
me
voudroit
fouler
au
pied,
mesmes
quand
il
me
voudroit
mettre
au
plus
profond
des
abysmes,
si
faut-il
que
ie
me
range
a
lui.
Quand
nous
aurons
cela,
encores
nous
viendra-il
beaucoup
de
mauvaises
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