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57
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXII.
58
on
punira
tousiours
plus
les
interests
humains,
qu'on
ne
fera
pas
l'offense
commise
contre
Dieu.
Il
est
vray
que
les
iuges
et
magistrats
ne
doyvent
point
lascher
la
bride,
a
ce
que
Dieu
soit
mocque,
que
son
nom
soit
mis
en
opprobre,
que
la
religion
soit
foulee
au
pied
:
comme
nous
avons
veu
par
ci
devant,
que
les
blasphemes
estoyent
plus
griefvement
punis
que
les
meurtres.
Mais
quand
il
y
a
quelque
peche
oblique,
la
ou
on
n'appercoit
point
un
mespris
manifeste
de
Dieu
en
la
police,
on
ne
poursuyvra
point
cela
si
fort,
que
si
les
hommes
y
ont
interest.
Ainsi,
la
paillardise
de
laquelle
Moyse
parle
ici,
d'autant
qu'elle
emporte
dommage
et
deshonneur
qui
sera
fait
a
un
homme,
pource
que
sa
fille
seroit
reculee:
qu'il
faut
que
celuy
qui
Ta
seduite,
luy
assigne
mariage
:
apres,
elle
ne
pourra
pas
trouver
parti
ailleurs,
ils
faut
donc
qu'il
la
prenne
pour
femme,
quand
le
pere
voudra.
Et
puis
s'il
la
reiettoit
au
bout
de
quelque
temps,
elle
seroit
desprouvrue.
Il
faut
donc
qu'il
la
retienne,
et
qu'il
soit
prive
du
droict
commun,
que
iamais
ne
la
puisse
laisser.
Voila
(di-ie)
une
prevoyance
que
Dieu
a
donnee
quant
a
l'interest
de
la
partie.
Or
cependant
si
est-ce
que
Dieu
ne
laisse
point
d'estre
offense,
quand
un
homme
viole
le
temple
du
sainct
Esprit,
qui
est
son
corps,
et
quand
il
prostitue
en
telle
villenie
le
membre
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Car
nous
sommes
tous
membres
de
son
corps.
Et
puis,
quand
il
va
aussi
bien
desbaucher
une
fille
qui
est
le
temple
de
Dieu,
qui
est
du
corps
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
quand
tout
cela
se
fait,
c'est
une
confusion
trop
grande.
Or
cependant
elle
n'est
point
punie,
voire
quant
a
la
police:
mais
la
Loy
de
Dieu
demeure
tousiours
en
son
estat,
c'est
a
dire,
la
reigle
laquelle
nous
est
donnee,
et
laquelle
ne
pliera
point.
En
somme
Dieu
a
regarde
en
donnant
sa
Loy,
a
nous
ranger
en
son
obeissance:
et
a
monstre
ce
que
nous
luy
devons.
Et
voila
pourquoy
la
Loy
procede
rie
a
rie,
qu'elle
declare
a
quoy
nous
sommes
tenus.
Au
reste
quant
a
la
police,
Dieu
a
regarde
ce
que
portoit
l'infirmite
du
monde,
et
s'est
conforme
la.
Et
ainsi
il
y
a
beaucoup
de
choses
qui
n'ont
pas
este
punies
en
la
Loy
de
Moyse:
davantage
la
nous
sommes
enseignez,
que
quand
nos
fautes
ne
seront
point
iugees
par
les
hommes,
qu'il
ne
nous
faut
point
endormir
la
dessus.
Car
nous
aurons
bien
peu
gaigne,
que
les
iuges
terriens
nous
laissent
a
repos,
et
que
nous
ne
soyons
point
chastiez
devant
eux,
et
cependant
que
l'ire
de
Dieu
croisse
sur
nous:
et
d'autant
qu'il
nous
aura
attendu
en
patience,
qu'elle
s'augmente
de
plus
en
plus,
et
que
nous
prattiquions
ce
que
dit
sainct
Paul,
c'est
assavoir
d'amasser
un
thresor
de
plus
grande
condamnation
sur
nos
testes.
Apprenons
donc
de
n'avoir
point
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