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veu
que
ie
ne
leur
en
donne
point
occasion.
Ma
doctrine
est,
que
l'homme
fidele
se
doit
sanctifier
et
consacrer
a
[page
65]
Dieu,
tant
de
corps
que
d'esprit:
mais
que
l'esprit,
comme
le
principal,
aille
en
premier
lieu.
Qui
est
ce
qui
pourra
conclurre
de
cela,
que
ie
veuille
introduire
une
hypocrisie,
pour
payer
Dieu
de
mines?
Touchant
ce
qu'ilz
pretendent,
que
ce
soit
une
legiere
faute,
de
feindre
d'adorer
les
idoles
:
et
pourtant
qu'elle
doit
estre
facilement
pardonnee:
a
cela
ie
diz:
que
si
on
vient
a
faire
comparaison
des
commandemens
de
Dieu
de
l'un
a
l'autre:
que
lors
on
en
trouvera
bien
les
uns
plus
grans
et
les
autres
moindres,
comme
Iesus
Christ
dict,
que
les
principaux
articles
de
la
loy
sont
iustice,
iugement
et
loyaute.
Mais
quand
nous
les
considerons
chascun
a
part:
il
n'y
en
a
nul
qui
ne
nous
doive
estre
en
grand
poiz
et
estime.
Car
nous
scavons
ce
que
dict
Iesus
Christ
nostre
maistre:
Quiconqne
aura
viole
l'un
de
ces
petis
commandemens,
et
aura
ainsi
enseigne
les
hommes,
il
sera
de
nul
estime
au
Royaume
[page
66]
des
cieux
(Matth.
5,
19).
Qu'est
ce
d'enseigner
ainsi
les
hommes?
C'est
de
leur
faire
a
croire
qu'il
n'y
a
pas
trop
grand
mal
d'avoir
transgresse
quelque
commandement
de
Dieu,
comme
s'il
estoit
de
petite
importance,
et
ainsi
leur
lascher
la
bride
a
oser
mal
faire
en
diminuant
le
peche.
Si
celuy1)
qui
faict
un
commandement
de
Dieu
legier,
quelque
petit
qu'il
semble
a
nostre
sens,
est
ainsi
condamne:
que
sera
ce
de
ceux
qui
veulent
qu'on
dissimule
du
tout
quand
on
faict
a≫
l'encontre?
Et
de
faict,
si
nous
n'avons2)
le
iugement
trop
pervers
et
corrompu,
oserions
nous
ouvrir
la
bouche,
pour
dire
que
c'est
peu
de
chose,
que
d'estre
contrevenu
a
la
volunte
de
Dieu?
Car
puis
que
nostre
Seigneur
a
daigne
ouvrir
la
bouche
pour
parler
de
quoy
que
ce
soit:
n'est
ce
pas
bien
raison
que
toute
creature
soit
esmeue,
pour
escouter
en
crainte
et
diligemment
observer
ce
qu'il
dict?
Est
ce
a
nous
d'enquerir,
pourquoy
il
commande
ou
defend?
comme
si
sa
seule
volunte
[page
67]
ne
nous
suffisoit
point
pour
raison.
Or
afin
de
ne
nous
tromper
point:
ce
n'est
pas
seulement
a
la
chose
commandee
ou
defendue
qu'il
nous
faut
regarder,
mais
a
Dieu
qui
parle:
d'autant
que
nous
ne
pouvons
desobeir
a
sa
parolle,
sans
mespriser
sa
maieste.
C'est
donc
de
sa
grandeur
qu'il
faut
estimer
l'offense:
et
en
ce
faisant
elle
ne
nous
semblera
iamais
petite.
Pour
ceste
cause
dict
il
par
son
Prophete
Zacharie
(5,
3)
qu'il
envoye
un
1)
Denique
si
peccatum
extenuando
audaciores
ad
peccandum
hommes
reddat,
si
is,
qui
qualecunque
Dei
mandatum,
quamlibet
leve
in
speciem
videatur,
elevat
apud
homines,
tam
severo
iudicio
est
obnoxius,
quid
de
iis
fiet
etc.
2)
n'avions
1566
suiv.
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