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Or
le
second
est
que
quand
Dieu
retire
sa
main
qu'il
avoit
appesantie
sur
nous,
voyla
un
signe
pour
monstrer
qu'il
nous
est
propice,
et
qu'il
ne
nous
veut
plus
imputer
nos
pechez.
Vray
est
que
quelque
fois
Dieu,
apres
avoir
afflige
les
meschans
et
reprouvez,
les
laissera
la,
et
ils
s'esgayeront
plus
que
devant
comme
desia
nous
avons
dit:
mais
yci
Ezechias
monstre
comme
nous
devons
sentir
la
bonte
de
Dieu
quand
il
nous
donne
quelque
relasche,
quand
il
nous
releve
de
quelque
maladie,
qu'il
nous
delivre
de
quelque
danger,
qu'il
nous
soulage
en
povrete,
et
quand
nous
avons
eu
quelque
trouble
ou
moleste,
il
nous
en
retire.
Si
donc
nous
sommes
faschez
et
contristez,
ce
n'est
pas
assez
de
sentir
le
mal,
mais
il
nous
faut
regarder
le
principal
et
venir
comme
a
la
source.
Un
petit
enfant
quand
il
criera,
si
tost
qu'on
luy
baillera
la
mamelle,
le
voyla
appaise.
Et
pourquoy?
Il
succe:
le
voyla
content:
car
il
n'a
point
d'apprehension
pour
aller
plus
outre
qu'a
la
faim,
il
ne
scait
mesme
dont
procede
la
viande,
il
n'en
scait
nul
gre
a
celle
qui
luy
donne
sa
substance:
car
il
n'ha
ne
sens
ni
raison.
Mais
un
homme
qui
sera
desia
en
aage
de
discretion,
quand
il
verra
son
pere
courrouce
contre
luy,
lequel
luy
dira,
va
vilein,
sors
de
ma
maison:
il
est
certain
que
ce
regret
le
presse
plus
au
vif
d'estre
ainsi
reiette
de
son
pere,
que
d'endurer
la
faim
et
la
soif,
et
toutes
les
povretez
qu'il
est
possible
de
penser.
Or
si
le
pere
puis
apres
luy
pardonne
a
la
requeste
de
quelques
amis,
ou
bien
qu'il
soit
induit
a
cela
voyant
son
fils
estre
desplaisant
de
l'avoir
offense,
et
qu'il
luy
dise,
Retourne,
disne:
si
l'enfant
ha
quelque
raison,
il
ne
se
souciera
pas
tant
de
disner,
que
d'estre
retourne
en
la
grace
et
en
l'amour
de
son
pere,
tellement
qu'il
aimeroit
mieux
iusner,
et
endurer
faim
et
soif,
que
de
donner
iamais
occasion
a
son
pere
de
le
reietter
ainsi:
et
est
plus
aise
beaucoup
de
ce
que
son
pere
luy
a
ainsi
pardonne,
que
de
boire
et
de
manger
son
soul.
Appliquons
maintenant
ceci
a
nostre
usage.
La
plus
part
sont
comme
petis
enfans:
si
Dieu
est
tantost
appaise
envers
eux,
et
qu'il
retire
sa
main,
tellement
qu'ils
n'ayent
plus
occasion
de
se
contrister
au
dehors,
alors
ils
s'esiouiront,
et
loue
soit
Dieu,
diront-ils,
qui
m'a
retire
de
ceste
maladie:
mais
en
disant,
loue
soit
Dieu,
ils
ne
pensent
nullement
a
luy,
ils
n'entrent
point
en
cognoissance
de
leurs
pechez,
et
ne
regardent
pas
la
cause
pourquoy
Dieu
les
avoit
affligez:
ils
ne
cognoissent
pas
aussi
quand
ils
sont
soulagez,
que
c'est
d'autant
qu'il
les
aime
et
leur
est
favorable.
Et
neantmoins
voyla
ou
se
devoit
addresser
toute
leur
ioye,
et
non
pas
de
dire,
Me
voyci
dehait.
Celuy
qui
aura
este
en
quelque
danger,
s'il
s'en
voit
delivre,
le
voyla
a
son
aise
de
n'estre
plus
en
ce
torment
ou
il
estoit:
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