35:56
que
Dieu
me
tormente
si
durement?
Pourquoy
est-ce
qu'il
me
persecute
iusques
au
bout?
Ie
ne
say:
si
nous
n'entendons
point
la
raison,
si
faut-il
conclurre,
O
mon
Dieu,
tes
conseils
sont
incomprehensibles,
i'attendray.patiemment
que
tu
me
faces
cognoistre
pourquoy,
quand
ie
ne
puis
pour
le
present
cognoistre
d'avantage
pour
ma
rudesse,
et
l'infirmite
de
mon
Esprit.
Ainsi,
Seigneur,
apres
que
i'auray
demeure
ici
comme
un
povre
aveugle,
tu
m'ouvrira8
les
yeux,
tu
me
feras
sentir
ou
ces
choses
tendent,
quelle
en
doit
estre
l'issue,
et
i'y
profiterai
mieux
qu'a
present.
Voila
donc
la
prudence
qui
doit
estre
en
tous
fideles,
c'est
d'avoir
ceste
modestie
en
eux
de
tousiours
confesser
que
Dieu
est
iuste,
encores
qu'ils
n'appercoivent
point
la
raison
de
ses
oeuvres.
Et
cependant
aussi
ils
doivent
avec
toute
humilite
se
confesser
povres
pecheurs:
voire,
et
que
Dieu
trouveroit
assez
de
raison
pour
les
exterminer
du
tout,
n'estoit
qu'il
les
voulust
supporter
par
sa
pure
grace.
Voila
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Or
venons
a
ce
qui
est
adiouste.
Dieu
a
prins
occasion
contre
moi
(ou
querelles)
et
cependant
a
mis
mes
pieds
aux
ceps,
et
me
tormente,
et
prend
garde
a
tous
mes
sentiers:
il
m'espie,
il
a
l'oeil
sur
moi,
tellement
que
ie
ne
puis
pas
remuer
un
doigt
qu'incontinent
ie
n'aye
commis
une
faute.
Il
est
vrai
que
Iob
n'entendoit
pas
d'accuser
Dieu
d'iniustice,
et
que
sans
propos
il
l'affligeoit.
Mais
cependant
notons
bien
qu'il
a
este
transporte
en
ses
passions,
en
sorte
qu'il
lui
est
sorti
par
bouffees
des
rebellions
lesquelles
ne
sont
point
a
excuser,
et
nous
avons
note
tout
cela
quand
l'opportunite
l'a
requis,
c'est
a
dire
en
son
lieu,
car
nous
avons
monstre
que
Iob
s'escarmouchoit
par
trop
a
l'encontre
de
Dieu:
et
encores
qu'il
fust
patient,
et
qu'il
eust
tousiours
ce
but
de
le
glorifier,
si
est-ce
qu'il
estoit
trouble
par
fois,
et
qu'il
a
este
si
bas
qu'il
ne
savoit
ou
recourir.
Or
ceci
est
bien
a
noter,
et
en
pouvons
aussi
recueillir
une
bonne
doctrine:
c'est,
Que
combien
que
nous
ne
soyons
point
tellement
transportez
que
de
vouloir
blasphemer
Dieu:
toutes
fois
si
nous
avons
quelque
peu
de
liberte,
o
incontinent
nous
sommes
hors
des
gonds
(comme
on
dit)
et
il
n'y
a
point
de
mesure
en
nous.
C'est
pitie
que
de
l'homme:
car
il
est
tellement
farci
de
mal,
que
si
tost
qu'il
se
donne
quelque
peu
de
licence,
le
voila
renverse
d'un
coste
ou
d'autre,
et
il
ne
tiendra
point
le
droit
chemin:
le
voila
esgare,
voire
sans
qu'il
y
pense.
Il
est
certain
quand
on
eust
demande
a
Iob,
Dieu
cerche-il
occasion
contre
toy
pour
te
traitter
cruellement?
Non,
il
est
iuste.
Il
eust
ainsi
respondu,
voire
sans
hypocrisie.
Toutes
fois
il
lui
est
ici
reproche,
et
non
sans
cause,
qu'il
a
conteste
contre
Dieu,
comme
s'il
eust
cerche
des
causes
frivoles.
Comment
cela
se
fait-il?
et
pour-
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