22:56 tuaire de Dieu non point faict de main dhomme, il se represente perpetuel advocat et mediateur pour nous. Ce quil est dict maintenant estre assiz a la dextre du Pere, premierement signifie quil est constitue et declaire roy, maistre62) et seigneur sur toutes choses, affin que par sa vertu il nous conserve et maintiene63) tellement que son regne et sa gloire est nostre force, vertu et gloire contre les enfers. Secondement il signifie quil a receu toutes les graces du S. Bsperit pour les dispenser, desquelles il enrichist ses fideles. Pourtant combien que esleve au ciel il ait oste la presence de son corps de devant noz yeulx, toutesfois il ne cesse point dassister par ayde et puissance a ses fideles et de leur monstrer une vertu manifeste de sa presence, ce que aussi il a promis disant: Voycy ie suis avec vous iusques a la consommation du monde. Finalement sensuyt quil descendra de la en forme visible telle quon le y a veu monter, cest a scavoir au dernier iour auquel il apparoistra a tous en la maieste incomprehensible de son regne pour iuger les vifz et les mors (cest a dire ceulx lesquelz ce iour la surprendra vivans et ceulx lesquelz auparavant seront mors), rendant a tous selon leurs oeuvres, comme un chascun par ses oeuvres se sera approuve estre fidele ou infidele. Et de cecy revient a nous une singuliere consolation, que nous entendons le iugement estre commis a celluy duquel ladvenement ne nous peult estre sinon a salut. Ie croy au sainct Esperit. Quand nous sommes enseignez de croire au S. Esperit pareillement aussi il nous est commande dattendre de luy ce qui luy est attribue en lEscripture. Car Christ oeuvre par la vertu de son Esperit tout ce qui est de bon quelque part que ce soit: par elle il faict, soustient, entretient et vivifie toutes choses: par elle il nous iustifie, sainctifie, purge, appelle et tire a soy affin que nous obtenions salut. Pourtant le S. Esperit, quand en ceste maniere il habite en nous, est celluy qui nous esclaire de sa lumiere affin que nous apprenions et pleinement cognoissions combien grandes richesses de la divine bonte nous possedons en Christ, qui enflamme noz cueurs du feu de ardente charite de Dieu et du prochain, et tous les iours de plus en plus mortifie et consomme64) les vices de nostre concupiscence, tellement que sil y a en nous quel- 62) arbiter. 63) moderetur. 64) excoquit et exurit.