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qu'ils
veuillent
despiter
Dieu
manifestement.
Nous
voyons
donc
ceste
inconstance,
et
ce
changement
et
legerete
quasi
en
tous
hommes.
A
l'opposite
Ezechias
dit
yci,
que
ce
n'est
pas
seulement
pour
le
temps
present
qu'il
cognoit
que
Dieu
le
chastie,
mais
que
tant
qu'il
vivra
au
monde
tousiours
il
luy
souviendra
du
chastiment
qu'il
a
receu,
et
ira
comme
d'une
alleure
tremblante.
Car
le
mot
dont
il
use
signifie
quelque
fois
Aller
doucement,
et
quelquefois
il
signifie
Se
remuer.
Or
en
somme,
il
veut
dire
que
iamais
il
n'aura
une
alleure
ferme,
mais
il
sera
tant
debilite,
qu'il
sera
comme
si
on
avoit
retire
un
homme
de
la
fosse:
comme
celuy
qui
aura
este
malade
par
longue
espace
de
temps,
a
grand'
peine
peut
il
trainer
les
ailes:
et
encores
qu'il
se
monstre
par
les
rues,
si
est-ce
qu'on
voit
bien
qu'il
n'en
peut
plus:
et
puis
s'il
est
debout,
il
aura
quasi
tousiours
une
facon
de
chanceler.
Nous
voyons
maintenant
en
somme
qu'a
voulu
dire
le
Roy
Ezechias.
Par
cela
nous
sommes
admonestez
de
ne
trouver
point
estrange
si
Dieu
quelque
fois
nous
afflige
beaucoup
plus
rudement
que
nous
ne
voudrions:
car
nous
n'avons
point
assez
profite
en
ses
verges,
iusques
a
ce
que
nous
soyons
vrayement
humiliez
pour
tout
le
temps
de
nostre
vie.
Qui
est-ce
qui
trouvera
cela
en
soy?
Qu'un
chacun
maintenant
regarde
si
un
mois
apres
que
Dieu
luy
aura
fait
misericorde,
il
a
recognu
ses
fautes,
et
s'il
en
tremble:
mais
au
contraire
(comme
i'ay
desia
dit)
nous
ne
demandons
sinon
d'en
effacer
toute
memoire:
car
il
nous
semble
que
c'est
matiere
de
melancholie.
Puis
qu'ainsi
est
donc
que
nous
mettons
si
facilement
les
verges
de
Dieu
en
oubli,
il
ne
se
faut
point
esbahir
si
apres
nous
avoir
chastiez
une
fois
il
y
retourne
pour
la
seconde,
et
se
monstre
si
rude
que
nous
ne
scachions
que
devenir.
Parquoy
voyci
que
nous
avons
a
faire,
c'est
que
durant
les
corrections,
et
quand
nous
sommes
angoissez,
nous
portions
patiemment
la
rigueur
de
Dieu,
scachons
que
ce
n'est
point
sans
cause
qu'il
use
envers
nous
de
rudesse
si
excessive,
et
que
c'est
d'autant
qu'il
cognoist
que
nous
en
avons
besoin.
Voyla
pour
un
item.
Et
puis
pour
le
second,
que
nous
taschions
a
nous
esveiller
a
cause
de
la
paresse
qui
est
en
nous,
et
que
nous
sommes
si
lasches
et
si
froids
que
c'est
pitie.
Que
donc
nous
pensions
bien
durant
l'affliction
a
toutes
nos
offenses,
pour
en
avoir
un
sentiment
et
une
apprehension
engravee
iusques
au
profond
de
nos
coeurs.
Et
quand
Dieu
nous
a
delivrez,
que
nous
pensions
encores
a
cela,
et
que
le
sentiment
du
mal
ne
soit
point
seulement
pour
un
iour,
ou
pour
une
petite
espace,
mais
comme
nous
desirons
que
Dieu
nous
supporte,
et
qu'il
nous
donne
quelque
loisir
de
benir
son
Nom,
et
de
nous
esiouir
en
luy,
que
nous
facions
tellement
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