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55
SERMON
III
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rebecquons
a
l'encontre
de
la
maieste
de
Dieu,
qui
nous
vouloit
reduire
a
salut,
quand
il
voyoit
que
nous
estions
prests
de
nous
precipiter
en
perdition
eternelle.
Voila
pour
un
Item.
Or
cependant
nous
voyons
que
Iob
n'a
pas
seulement
pense
pour
soy,
mais
pour
ceux
qui
luy
estoyent
commis
en
charge,
suivant
ce
que
nous
avons
dit.
Mais
auiourd'huy
on
fait
bien
tout
le
contraire.
Car
si
un
homme
se
peut
excuser,
incontinent
il
prendra
couverture
sur
le
premier
qu'il
pourra.
Un
homme
aura-il
fait
ceci,
ou
cela?
il
mentira
plustost
pour
s'exempter,
qu'il
ne
cognoistra
sa
faute:
s'il
a
ou
enfans,
ou
serviteurs,
il
cerchera
la
son
garent.
O
voila,
i'avoye
entendu
que
cela
fust
fait,
et-il
n'a
pas
tenu
a
moy.
Nous
voyons
que
la
pluspart
cerche
de
tels
subterfuges.
Or
il
s'en
faut
beaucoup
que
Iob
remette
le
fardeau
sur
les
autres:
car
il
cognoist
que
si
ses
enfans
ont
failli,
il
faudra
qu'il
en
rende
conte.
Ainsi
donc
apprenons
de
ne
nous
point
flatter
en
hypocrisie,
et
de
bien
penser
de
ne
point
nourrir
les
vices,
ausquels
nous
devons
remedier,
entant
qu'en
nous
est.
Voila
ce
qui
nous
est
ici
monstre.
Cependant
on
pourroit
demander
si
Iob
se
devoit
ainsi
tourmenter
en
vain,
sinon
que
les
fautes
lui
fussent
cognues
:
car
il
semble
que
ce
soit
bien
assez
quand
un
homme
appercevra
qu'il
a
failli,
que
lors
il
s'humilie
devant
Dieu
:
mais
d'imaginer,
possible
que
i'auroye
failli,
que
i'auroye
commis
un
tel
mal,
il
semble
que
cela
soit
superflu.
En
premier
lieu
retenons
ce
qui
est
dit
par
Salomon
au
28.
chap.
(V,
14):
Bien
heureux
est
l'homme
craintif,
ou
qui
se
fait
craindre:
(car
le
mot
emporte
cela)
c'est
a
dire,
qui
s'induit
a
estre
craintif:
mais
celuy
qui
endurcit
son
coeur
(dit-il)
trebuschera
en
tout
mal.
Quand
Salomon
parle
ainsi,
il
nous
monstre,
que
nous
devons
cheminer
en
solicitude,
regardans
de
pres
a
nous,
si
nous
pourrions
avoir
commis
quelque
faute.
Or
ceste
crainte
ici
est
double:
c'est
assavoir,
qu'il
nous
faut
craindre
pour
l'advenir,
et
nous
faut
craindre
pour
le
passe:
craindre
pour
l'advenir,
que
nous
cognoissons
bien
que
nous
devons
cheminer
droitement
en
toutes
nos
voyes,
que
nous
ayons
tousiours
cest
advis
et
prudence,
d'interroguer
la
bouche
de
Dieu,
comme
le
Prophete
Isaie
nous
commande
(30,
2),
et
de
nous
recommander
a
son
S.
Esprit,
afin
qu'il
nons
donne
la
sagesse
de
ne
nous
point
esgarer
ne
ca
ne
la
en
facon
que
ce
soit,
Voila
comme
il
nous
faut
estre
craintifs
pour
le
temps
advenir.
Pour
le
passe:
encores
que
nous
n'ayons
point
cognu
les
fautes
que
nous
aurons
commises,
qu'il
nous
soit
passe
beaucoup
de
vices
a
travers
des
yeux
sans
les
appercevoir,
si
faut-il
neantmoins
que
nous
y
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