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SERMON
CXXIX.
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fille,
luy
ostera
son
honneur,
voire
par
force.
Ge
crime-la
est
irremissible.
Cependant
aussi
Dieu
monstre
que
les
filles
doivent
avoir
leur
chastete
autant
recommandee
que
leur
vie
propre.
Car
si
une
fille
ne
combat
pour
son
honneur,
et
pourse
maintenir
vierge,
il
est
certain
qu'elle
n'est
pas
digne
de
vivre
plus
au
monde
(comme
il
a
este
declare).
Que
si
elle
ne
crie,
et
qu'elle
se
laisse
corrompre:
qu'il
faut
qu'elle
meure
sans
remission.
Ainsi
donc
derechef
nostre
Seigneur
declare
ici
que
les
filles
doyvent
cheminer
en
telle
honnestete,
que
si
elles
ont
mauvaise
rencontre,
qu'elles
trouvent
quelque
desbaucheur
qui
les
vueille
seduire,
qu'il
ne
faut
point
qu'elles
ayent
plus
de
regard
a
leur
propre
vie
qu'a
leur
honneur:
et
que
plustost
elles
doivent
se
laisser
coupper
la
gorge,
que
leur
corps
fust
viole,
et
de
vivre
en
telle
blasme.
Voila
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage:
voire,
pource
que
hier
l'argument
fut
deduit
plus
au
long,
il
suffit
d'en
faire
un
petit
recueil
selon
qu'il
est
besoin
pour
les
mots
de
Moyse.
Or
ici
nous
voyons
qu'il
n'est
point
question
de
s'arrester
ni
a
la
coustume,
ni
a
la
fantasie
des
hommes.
Car
auiourd'huy
si
on
allegue
que
les
adulteres
ne
sont
point
punis,
il
semble
que
c'est
un
bouclier
suffisant
pour
s'excuser:
si
on
dit:
Qui
est-ce
qui
se
plaint?
voila
Dieu
qui
est
comme
forclos.
Il
semblera
donc
a
beaucoup
de
gens
que
c'est
une
defence
raisonnable,
quand
ils
pourront
dire,
qu'un
chacun
en
use
ainsi,
que
la
coustume
est
telle,
que
c'est
l'opinion
de
tous.
Mais
nous
voyons
au
contraire
que
Dieu
se
reserve
tousiours
son
authorite.
Combien
que
les
hommes
se
corrompent
par
abus,
combien
qu'ils
se
flattent
en
leurs
vices,
et
qu'il
leur
semble
que
tout
leur
soit
licite:
neantmoins
que
cela
ne
les
excuse
point,
que
cela
ne
derogue
point
que
Dieu
tousiours
ne
demeure
en
son
entier.
Et
ainsi,
qu'on
ne
s'arreste
plus
a
ce
qui
est
en
usage
commun,
et
qu'on
ne
s'endurcisse
point
la
dessus:
mais
regardons
a
ce
que
Dieu
a
une
fois
commande.
Car
il
faut
que
cela
suyve
son
train.
Et
de
faict,
nous
voyons
quelles
corruptions
sont
advenues
au
monde
quand
on
s'est
ainsi
destourne
de
la
parolle
de
Dieu
selon
la
phantasie
de
cestuyci,
ou
de
cestuy-la.
Voila
d'ou
sont
venues
toutes
les
superstitions:
voila
comme
auiourd'huy
les
Papistes
estans
abreuvez
de
leur
sottise,
ne
peuvent
estre
ramenez
au
droict
chemin
de
salut.
Car
il
leur
semble
qu'ils
sont
assez
armez
de
ce
subterfuge,
c'est
assavoir
que
de
longtemps
on
a
ainsi
vescu,
et
qu'ils
n'ont
point
invente
la
religion
qu'ils
tiennent
:
mais
comme
nous
avons
dit,
tout
cela
ne
servira
rien,
non
plus
ce
qu'on
alleguera:
Que
les
adulteres
auiourd'huy
ne
sont
point
punis,
et
qu'on
n'en
tient
conte.
Voire,
mais
Dieu
qui
est
le
iuge
celeste
en
la
fin
monstrera
que
ce
sont
des
enormitez
qu'il
ne
peut
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