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SECOND
SERMON
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confus,
que
nous
retenions
neantmoins
cela
de
nous
offrir
a
Dieu,
et
luy
addresser
nos
souspirs
et
gemissemens.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Or
ce
n'est
point
sans
cause
qu'Ezechias
accompare
Dieu
a
un
lion:
car
(comme
nous
avons
veu
par
ci
devant)
toutes
les
douleurs
que
nous
sentirons
en
nos
corps,
et
tous
les
ennuis
que
nous
pourrons
concevoir,
ne
sont
rien
au
pris
de
ceste
apprehension
de
l'ire
de
Dieu.
Et
voyla
pourquoy
nous
disons
que
les
combats
spirituels
sont
beaucoup
plus
difficiles
que
toutes
les
tentations
que
nous
aurons.
Nous
appelons
combats
spirituels
quand
Dieu
nous
contraint
de
regarder
a
nos
pechez:
et
que
d'autre
coste
il
nous
esveille
en
telle
sorte
qu'il
nous
fait
penser
quelle
est
son
ire,
et
que
nous
le
concevons
la
comme
nostre
Iuge,
que
nous
sommes
adiournez
devant
luy
pour
rendre
conte.
Voyla
donc
un
combat
que
nous
nommons
spirituel,
qui
est
beaucoup
plus
pesant
et
plus
redoutable
que
toutes
les
fascheries,
angoisses,
craintes,
tormens,
doutes
et
perplexitez
que
nous
pourrions
avoir
quant
au
monde.
Or
quand
nous
en
serons
la
venus,
il
ne
se
faut
point
esbahir
si
Dieu
nous
est
comme
un
lion,
voire
selon
que
nous
le
pouvons
sentir:
car
il
n'est
point
yci
question
de
ce
mot
quant
a
la
nature
de
Dieu.
Et
quand
il
a
ainsi
tormente
le
Roy
Ezechias,
ce
n'est
pas
qu'il
eust
oublie
sa
bonte
et
misericorde,
laquelle
il
luy
monstre
d'autrepart:
mais
si
faloit-il
qu'Ezechias
se
cognust
estre
entre
les
mains
de
Dieu,
comme
entre
les
pattes
et
en
la
gueule
d'un
lion.
Et
faut
aussi
que
nous
en
venions
la,
comme
i'ay
desia
dit,
car
autrement
Dieu
ne
nous
peut
gaigner.
Il
y
a
une
telle
arrogance
en
nous,
que
tousiours
nous
pensons
estre
forts
et
robustes,
et
ne
pouvons
iamais
estre
abbatus
que
par
un
grand
tonnerre,
voire
par
foudre.
Et
puis
nous
ne
pouvons
magnifier
comme
il
appartient
la
puissance
de
Dieu
:
nous
en
parlerons
assez,
nous
en
penserons
aussi
quelque
chose,
mais
ce
n'est
pas
que
nous
luy
attribuyons
une
grandeur
infinie,
que
nous
soyons
comme
ravis
quand
nous
y
pensons,
et
que
cela
occupe
tous
nos
sens
comme
il
doit.
Il
faut
donc
que
nostre
Seigneur
(par
maniere
de
dire)
se
transfigure,
c'est
a
dire,
qu'il
se
rende
espovantable
plus
que
tous
les
lions
du
monde,
et
qu'il
se
declare
a
nous
avec
une
telle
puissance,
que
nous
soyons
effrayez
iusques
au
bout,
comme
si
nous
voyons
une
centaine
de
morts.
Car
l'ire
de
Dieu
n'est
point
seulement
pour
nous
faire
mourir,
mais
nous
voyons
les
gouffres
d'enfer
ouverts,
quand
Dieu
se
monstre
nostre
Iuge.
Ce
n'est
donc
point
merveilles
si
alors
nous
sommes
saisis
d'un
tel
estonnement,
comme
si
un
lion
nous
deschiroit
entre
ses
pattes,
et
qu'il
nous
brisast
les
os
avec
les
dents,
et
si
nous
concevons
une
telle
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