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continent
abolis
par
sa
seule
Parole.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
apprenons
de
cheminer
en
solicitude,
remettons
nos
vies
entre
ses
mains,
cognoissons
que
nous
ne
sommes
rien
du
tout,
sinon
d'autant
que
nous
subsistons
en
luy:
et
autant
de
relasche
qu'il
luy
plaist
de
nous
donner,
attribuons-le
tout
a
sa
grace,
quand
il
nous
allonge
ainsi
nostre
vie:
car
nous
serions
la
comme
defaillans,
s'il
vouloit
seulement
desployer
une
seule
goutte
de
sa
vertu
a
l'encontre
de
nous.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
observer
sur
ce
passage,
ou
il
est
parle
du
matin
iusques
a
la
nuit.
Or
il
adiouste
qu'il
a
gazouiile
comme
une
grue
ou
comme
une
arondelle,
et
qu'il
a
gemi
comme
une
colombe.
En
quoy
il
signifie
que
l'angoisse
le
tenoit
tellement
enserre
qu'il
n'avoit
pas
mesme
sa
parole
libre
pour
exprimer
ses
passions.
Si
un
homme
crie
et
se
lamente,
et
qu'il
face
ses
queremonies,
et
qu'il
declare
son
mal,
desia
il
faut
dire
qu'il
est
fort
presse:
mais
quand
l'homme
est
tellement
abbatu,
qu'il
ne
peut
pas
declarer
ce
qu'il
luy
faut,
qu'il
barbotte
en
soy,
qu'il
ne
peut
arracher
un
seul
mot
pour
monstrer
combien
sa
passion
est
vehemente,
qu'il
souspire,
qu'il
dira
un
mot
a
demi,
et
le
reste
sera
retenu
comme
si
on
luy
avoit
serre
le
gosier,
c'est
bien
une
grande
extremite.
Ezechias
donc
dit
qu'il
en
a
este
ainsi.
Or
il
n'y
a
nulle
doute
qu'il
ne
regarde
Dieu
principalement:
comme
s'il
disoit
que
les
hommes
se
sont
assez
apperceus
de
la
tristesse
en
laquelle
il
estoit
detenu,
mais
que
quand
il
a
voulu
former
quelque
requeste
a
Dieu,
il
a
este
comme
muet,
sinon
que
d'un
coste
le
mal
le
pressoit,
et
cependant
il
ne
pouvoit
monstrer
droitement
ce
qu'il
luy
faloit,
en
sorte
qu'il
estoit
la
en
deux
extremitez:
l'une,
qu'il
estoit
tellement
serre
au
dedans,
qu'a
grand'
peine
pouvoit
on
de
luy
arracher
quelque
complainte:
et
d'autre
coste,
qu'il
estoit
presse
de
passions
si
vehementes,
qu'il
ne
scavoit
par
quel
bout
commencer
pour
faire
sa
priere.
Or
on
pourroit
trouver
estrange
qu'Ezechias,
qui
avoit
eu
en
soy
au
paravant
si
grande
vertu,
soit
maintenant
ainsi
defailli,
voire
quasi
aneanti
du
tout:
mais
c'est
d'autant
qu'il
avoit
un
combat
spirituel,
sentant
ses
pechez,
et
cognoissant
que
Dieu
estoit
son
Iuge.
Car
(comme
nous
touchasmes
hier)
ce
mal
ci
surmonte
tous
les
autres.
Il
est
vray
semblable
qu'Ezechias
a
eu
une
douleur
fort
excessive,
de
laquelle
il
estoit
bien
abbatu
:
et
mesmes
on
peut
coniecturer
que
c'estoit
comme
une
peste
ardente.
Voyla
donc
son
mal
qui
est
grand
en
soy:
mais
cela
ne
luy
est
rien
au
pris
de
ceste
apprehension
de
Pire
de
Dieu,
quand
il
regarde
a
ses
fautes,
et
qu'il
cognoist
que
Dieu
est
arme
pour
estre
sa
partie
adverse,
et
que
c'est
luy
qui
le
persecute,
et
c'est
aussi
ce
qui
l'effraye
en
telle
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