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SUR
LE
CANTIQUE
D'EZECHIAS.
542
vers
nous:
mais
selon
qu'il
cognoist
qu'il
nous
est
bon,
il
nous
chastie.
Cependant
que
nous
ayons
tousiours
]a
bouche
close,
que
nul
murmure
ne
nous
eschappe.
Et
au
reste,
quand
nous
cognoistrons
que
nous
avons
provoque
son
ire,
que
nous
scachions
qu'il
ne
faut
point
sortir
de
nous-mesmes
pour
dire
qui
en
a
este
cause,
mais
accusons-nous
simplement.
Voyla
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Or
il
s'ensuit,
du
matin
a
la
nuit
tu
me
desferas.
En
quoy
Ezechias
monstre
combien
la
fureur
de
Dieu
est
horrible:
car
il
signifie
qu'il
ne
faut
point
que
Dieu
machine
ceci
ou
cela,
quand
il
voudra
se
venger
des
hommes:
mais
s'il
dit
le
mot
la
chose
sera
incontinent
faite.
Brief,
il
monstre
yci
quelle
est
la
puissance
de
Dieu,
et
quelle
est
la
fragilite
des
hommes
de
l'autre
coste.
Et
c'est
pour
nous
oster
toutes
ces
foles
imaginations
que
nous
concevons,
en
nous
faisans
a
croire
.que
nous
pourrons
eschapper.
Et
nous
voyons
comme
les
hommes
recullent
tousiours:
et
encore
que
Dieu
les
presse,
il
leur
semble
qu'ils
trouveront
quelque
moyen
pour
fuir.
Brief,
nous
poussons
le
temps
a
l'espaule
(comme
on
dit)
et
nous
donnons
des
allonges:
et
encore
que
le
cordeau
soit
estraint,
si
est-ce
que
tousiours
nous
concevons
quelque
vaine
esperance.
Et
qui
est
cause
de
cela?
nous
ne
regardons
point
a
nostre
fragilite:
car
il
n'y
a
minute
de
temps
ou
la
mort
ne
nous
menace:
et
si
nous
sommes
maintenant
debout,
il
ne
faut
que
tourner
la
main,
que
nous
voyla
decheus.
D'autrepart
nous
ne
cognoissons
pas
la
puissance
infinie
de
Dieu:
car
s'il
met
une
fois
la
main
sur
nous,
il
ne
faut
pas
qu'il
redouble
les
coups,
il
suffira
qu'il
souffle
tant
seulement
et
nous
voyla
du
tout
aneantis.
Ce
n'est
point
donc
sans
cause
qu'Ezechias
dit
yci
que
du
matin
iusques
a
la
nuit
il
sera
desfait.
Car
nous
oyons
aussi
que
nous
ne
sommes
soustenus
sinon
d'autant
que
Dieu
nous
donne
vigueur:
mais
s'il
retire
son
esprit,
il
faudra
qu'estans
troublez
nous
defaillions
incontinent.
Que
s'il
se
monstre
contraire
a
nous,
et
qu'il
nous
persecute,
encore
faut-il
que
nous
soyons
plus
abbatus,
Suyvant
donc
l'admonition
d'Ezechias,
que
souvent
nous
regardions
combien
nous
sommes
foibles,
que
nous
cognoissions
que
c'est
de
nous,
ascavoir
que
de
minute
en
minute
Dieu
nous
soustient:
mais
que
cependant
aussi
la
mort
nous
assiege
et
qu'il
ne
faut
pas
grand
assaut
pour
nous
ruiner:
il
ne
faut
qu'un
souffle
tant
seulement,
et
nous
voyla
flestris
comme
une
herbe:
ainsi
que
nous
verrons
au
quarantieme
chapitre.
Et
puis
scachons
que
c'est
de
l'ire
de
Dieu,
quand
elle
est
armee
a
l'encontre
de
nous.
Car
Dieu
n'est
point
semblable
aux
creatures,
en
sorte
qu'il
ait
besoin
de
se
munir,
et
de
faire
grans
apprests,
si
tost
qu'il
dira
le
mot,
nous
serons
in-
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