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Quel
remede
donc
pour
obvier
a
telz
inconveniens?
1)
C'est
que
la
sobriete
que
sainct
Paul
nous
recommande
nous
soit
comme
une
bride
pour
nous
tenir
en
la
pure
obeissance
de
Dieu:
et,
pour
ce
faire,
que
chascun
advise
bien
de
garder
ce
thresor
inestimable
de
l'Evangile
en
bonne
conscience.
2)
Car
il
est
certain
que
la
crainte
de
Dieu
sera
un
bon
rempar
pour
nous
munir
contre
tous
erreurs.
Ainsi,
que
nous
ayons
tous
ceste
reigle
generale,
de
sanctifier
noz
corps
et
noz
ames
a
Dieu,
et
le
servir
sans
feintise.
Apres,
que
chascun
regarde
a
quoy
il
est
appelle,
pour
s'appliquer
a
ce
qui
sera
de
son
office.
3)
Que
gens
de
lettres
s'addonnent
a
estudes
bonnes
et
utiles,
et
non
point
a
curiositez
frivoles,
qui
ne
servent
que
d'amusefolz.
Que
grans
et
petis,
savantz
et
idiotz,
pensent
que
nous
ne
sommes
point
naiz
pour
nous
occuper
a
choses
inutiles,
mais
que
la
fin
de
noz
exercices4)
doit
estre
d'edifier
et
nous
et
les
autres
en
la
crainte
de
Dieu.
Defait,
quand
on
aura
bien
regarde
de
pres,
qui
sont
ceux
qui
nous
amenent
ceste
Astrologie
erratique,
sinon
ou
gens
outrecuidez,
ou
des
espritz
extravagans,6)
ou
gens
oysifz,
qui
ne
savent
a
quoy
prendre
leur
ebat,
ou
de
quoy
deviser?
6)
comme
sont
protonotaires
damereaux,
ou
autres
muguetz
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et
mignons
de
court.7)
Non
pas
qu'ilz
y
soyent
savantz
(si
toutesfois
il
y
pouvoit
avoir
science
en
folie
et
mensonge),
mais
ce
leur
est
assez
de
voltiger
ou
fleureter
par
dessus:8)
et
cependant
ilz
enveloppent
beaucoup
de
povres
gens
en
leurs
tromperies.
Voyla
pourquoy
i'ay
dit
qu'il
nous
faut
arrester
aux
choses
solides:
car
quiconque,
en
premier
lieu,
s'adonnera
a
craindre
Dieu,
et
estudiera
a
savoir
quelle
est
sa
volonte,
s'exercant
sur
tout
a
la
practique
de
ce
que
l'Escriture
nous
enseigne:
puis
secondement
appliquera
son
esprit
a
ce
qui
est
de
sa
vocation,
ou
pour
le
moins
a
choses
bonnes
et
utiles:
n'aura
point
le
loisir
de
se
transporter
en
l'air,
pour
voltiger
entre
les
nues,
sans
toucher
ne
ciel
ne
terre.
Ie
say
bien
qu'ilz
ne
faudront
point
a
iouer
du
rebec9)
et
dire
que
l'un
n'empesche
point
l'autre.
Surquoy
ie
dy
brievement,
que
nulle
bonne
science
n'est
repugnante
a
la
crainte
de
Dieu
ny
a
la
doctrine
qu'il
nous
1)
mala.
2)
quasi
in
sancta
et
fida
custodia.
3)
videat
quisque
quam
provinciam
susceperit,
quam
spartam
nactus
sit,
ut
eam
quoad
eius
facere
poterit
exornet.
4)
totius
nostrae
industriae,
operae
et
laboris.
5)
vel
summa
futilitate
atque
levitate
praediti.
6)
in
circulis
et
conviviis.
7)
protonotarii
delicati,
assectatores
muliercularum,
aliique
praeterea
urbani,
mundi,
elegantes,
aulici.
8)
eam
primoribus
labris
gustasse
et
extremis,
ut
dicitur,
digitis
attigisse.
9)
eos
non
commissuros
ut
sine
altercatione
discedant≫
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