28:54
LE
CINQUIESME
SERMON
SUR
LE
CHAP.
XXII.
V.
25-30.
DU
MEROREDI
15E
DE
IANVIER
1556.
Suyvant
le
propos
qui
fut
hier
demene,
nous
voyons
comme
Dieu
a
voulu
que
les
mariages
fussent
observez
loyalement.
Et
c'est
bien
raison,
ou
autrement
il
faudra
que
tout
ordre
de
nature
soit
perverti:
car
il
n'y
a
rien
qui
doive
estre
garde
et
observe
plus
estroitement
entre
les
hommes.
Les
autres
contracts
doivent
bien
estre
gardez
en
bonne
foy:
mais
cestuy-ci,
d'autant
qu'il
surmonte
en
sainctete,
doit
avoir
plus
de
reverence.
Et
ainsi,
ce
n'est
point
sans
cause
que
Dieu
ordonne
que
celuy
qui
aura
rencontre
une
ieune
fille,
laquelle
desia
soit
promise,
et
qu'il
la
viole,
que
celuy-
la
meure
sans
aucune
remission.
Et
pourquoy?
Il
a
rompu
le
contract
qui
doit
estre
sacre
entre
les
hommes,
et
sur
lequel
il
veut
que
son
nom
soit
invoque,
afin
que
les
parties
cognoissent
qu'ils
sont
conioints
ensemble
d'un
lien
inviolable.
Puis
qu'ainsi
est
donc
qu'il
y
a
telle
rebellion
contre
Dieu,
il
faut
bien
que
le
chastiment
soit
semblable,
et
qu'il
responde.
Et
ainsi
nous
sommes
tousiours
mieux
confermez
eo
ceste
doctrine,
c'est
assavoir
que
si
nous
ne
voulons
nourrir
la
vengeance
de
Dieu
sur
nous,
que
les
mariages
doyvent
estre
sainctement
observez.
Et
ne
faut
point
regarder
l'opinion
commune
en
ceci:
car
si
nous
voulons
estre
plus
sages
que
Dieu,
il
saura
bien
punir
nostre
orgueil
diabolique:
et
cependant
nous
porterons
tousiours
le
salaire
que
nous
avons
merite,
quand
nous
ne
voudrons
user
du
remede
que
Dieu
monstre
en
sa
Loy.
Il
est
vray
qu'on
n'y
sera
point
oblige
en
tout
et
par
tout
(comme
desia
il
a
este
monstre,
et
sera
encores)
mais
cependant
si
est-ce
que
Dieu
nous
a
advertis,
que
si
on
permet
que
les
mariages
soyent
rompus,
et
qu'il
j
ait
une
telle
licence
que
les
adulteres
demeurent
impunis,
qu'il
faudra
que
nous
venions
en
une
horrible
confusion,
et
en
une
extremite
brutale
(comme
i'ay
desia
dit).
Or
cependant
nous
avons
a
noter
aussi
qu'il
compare
ici
l'homme
qui
aura
efforce
une
fille,
a
un
brigand,
lequel
ayant
rencontre
son
prochain,
le
meurtrit.
Il
ne
l'accompare
point
a
quelqu'un
qui
aura
battu.
Or
donc
ceste
comparaison
monstre
bien
que
l'acte
en
soy
est
par
trop
enorme,
et
qu'il
n'est
point
supportable.
Car
si
la
vie
des
hommes
est
precieuse
a
Dieu,
aussi
est
la
chastete
et
la
foy
qui
est
promise
en
mariage:
car
une
femme
doit
estre
compagne
d'un
mari
a
vie
et
mort.
Et
quand
cela
est
falsifie,
que
resteil
plus
entre
les
hommes?
Et
ainsi,
Dieu
pour
aggraver
plus
le
crime,
dit
que
c'est
une
espece
de
brigandage,
quand
un
homme
ayant
rencontre
une
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