35:539 539 SECOND SERMON 540 sa maison, et sous sa conduite que de nous en eslongner, comme povres gens desesperez. Que non seulement il nous face ceste grace, mais a tous peuples etc. SECOND SERMON. 12. Ma vie est retiree, elle est changee comme la loge d'un berger. Fay coupe mes iours comme un tisserand: il m'a opprime par maladie. Du matin a la nuict tu me consumeras. 13. Ie contoye d'aller iusqu'au matin, il a brise mes os comme un lion. Tu me destruiras du matin a la nuict, et me desferas. 14. Ie gasouilloye comme la grue et Varondelle: gemissant comme une colombe: mes yeux estoyent dresses en haut et defailloyent. Le mal me force, Seigneur allege-moy. 15. Que diray-ie? Luy qui Va dit, il Va aussi fait. Ezechias continuant le propos qui fut hier traitte, dit yci que sa vie a este changee comme une loge de berger. Par ceste similitude il monstre qu'il n'y a nul arrest en la vie des hommes, et qu'il l'a experimente en soy, d'autant qu'il estoit comme en repos, et en un moment Dieu l'a retire de ce monde. Quand nous ferons comparaison de nos corps avec les maisons ou nous sommes logez, il semble bien qu'au corps de l'homme, qui est plus que la maison, il y doit avoir quelque arrest: car la maison qu'est-ce sinon un accessoire du corps? Or on bastist pour l'usage des hommes: celuy donc qui habite en quelque edifice doit estre prefere a la maison, comme aussi bien le corps a la robbe, et a tous accoustremens. Or yci Ezechias dit qu'il a este loge en ce monde comme un berger qui aura sa petite loge laquelle il traine et porte ca et la. Il parle selon la coustume du pays, pource que la on parque, et un berger trainera sa loge aussi aiseement comme on porteroit yci une chose bien legere. Il monstre donc en somme que sa vie n'a este qu'un tracassement, et que Dieu l'a incontinent changee. Or il parle de l'opinion qu'il avoit conceue: car il estoit comme sur le bord de sa fosse. Et defaict il faloit bien qu'il se disposast a mourir, puis que Dieu luy avoit envoye un tel message, comme nous avons dit. Brief il parle comme si desia la chose estoit advenue. Or la dessus il revient a la cause de son mal, et confesse qu'il en est coulpable. Il dit donc que luy-mesme a coupe ses iours: comme si un tisserand, ayant une toile sur son mestier, coupoit tout. Il ne faut point donc (dit Ezechias) que i'accuse personne : car ce mal doit estre impute a moy seul, car i'ay provoque l'ire de Dieu, ie me suis prive de sa