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de
Dieu
quand
il
regarde
a
ses
pechez,
et
que
Dieu
luy
oste
toute
saveur
de
sa
bonte,
et
mesmes
qu'il
luy
tourne
le
dos,
comme
s'il
le
voyoit
estre
arme
a
l'encontre
de
luy,
et
qu'il
eust
desploye
son
bras,
comme
s'il
le
vouloit
aneantir.
Quand
Ezechias
voit
cela,
il
est
tellement
confus,
qu'il
en
ha
la
bouche
close:
et
non
sans
cause.
Or
ceci
est
bien
digne
d'estre
note:
car
il
y
en
a
beaucoup
de
stupides,
et
la
pluspart,
qui
craindront
la
mort,
mais
ce
n'est
pas
a
cause
qu'ils
sentent
que
la
malediction
de
Dieu
y
apparoist.
Il
est
vray
(comme
desia
nous
avons
dit)
que
Dieu
laisse
tousiours
ceste
pointe-la
en
la
conscience
des
hommes:
mais
si
est-ce
qu'ils
n'ont
point
une
pareille
consideration.
Pourquoy
donc
est-ce
que
la
mort
leur
est
en
crainte:
pource
qu'un
chacun
dira,
I'appete
d'estre.
Certes
quand
ils
parlent
ainsi,
c'est
d'autant
comme
s'ils
disoyent:
Ie
voudroye
estre
un
veau,
ou
un
asne,
ou
un
chien:
car
l'estre
des
bestes
brutes
est
en
ce
monde.
Et
l'estre
des
hommes
ou
est-il,
sinon
qu'ils
soyent
conioints
a
leur
Dieu?
Or
nous
sommes
maintenant
comme
en
prison:
car
au
lieu
que
ce
monde
nous
deveroit
estre
comme
un
paradis
terrestre,
si
nous
eussions
persevere
en
l'obeissance
de
Dieu,
nous
sommes
comme
en
un
pays
estrange,
auquel
nous
sommes
comme
reclus
et
bannis.
Il
est
vray
que
nous
y
verrons
bien
encores
quelques
traces
de
la
bonte
de
Dieu
et
beaucoup,
mais
quoy
qu'il
en
soit,
si
est-ce
que
nous
languissons
yci:
or
il
en
a
bien
peu
qui
cognoissent
cela.
D'autant
plus
donc
nous
faut-il
bien
noter
ceste
doctrine
que
i'ay
desia
touchee,
c'est
ascavoir
que
et
en
la
mort
et
en
toutes
autres
afflictions
nous
soyons
plus
faschez
et
angoissez
de
l'ire
de
Dieu,
que
du
mal
que
nous
pourrons
sentir.
Si
l'un
est
afflige
de
povreto,
qu'il
ait
faim
et
soif:
l'autre
soit
abbatu
de
maladie,
et
souffre
mesmes
de
grans
tormens:
l'autre
soit
persecute
des
hommes,
qu'il
n'ait
nulle
relasche:
et
puis
en
la
fin
que
la
mort
se
presente
devant
nos
yeux,
que
nous
cognoissions
qu'il
n'y
a
rien
tant
a
craindre
que
l'ire
et
la
vengeance
de
Dieu,
or
on
en
fait
tout
a
l'opposite.
Et
voyla
pourquoy
i'ay
dit
qu'il
nous
faut
tant
mieux
noter
cestre
doctrine.
Car
on
verra
que
les
povres
malades,
et
ceux
qui
sont
affligez
en
quelque
facon
que
ce
soit
crieront,
helas:
l'un
criera
le
bras,
l'autre
les
iambes,
l'autre
ceci,
l'autre
cela:
et
cependant
ils
ne
vienent
iamais
a
la
vraye
source
du
mal.
Et
cela
procede
de
l'hypocrisie
qui
est
en
nous:
car
nous
sommes
comme
hebetez
en
nos
sens,
tellement
que
nous
ne
pouvons
parvenir
a
cognoistre
le
iugement
de
Dieu.
D'autant
plus
nous
faut-il
apprendre
quand
nous
serons
batus
de
telles
verges
(comme
i'ay
dit)
de
regarder
la
cause
dont
le
mal
procede:
c'est
ascavoir
que
Dieu
nous
veut
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