33:53
53
IOB
CHAP.
L
54
seroyent
mieux
ordonnees
qu'elles
ne
sont
pas.
Et
sur
tout
ceci
doit
estre
observe
diligemment
des
Princes,
et
des
Magistrats,
qu'il
faut
qu'ils
soyent
vigilans,
et
qu'ils
facent
bon
guet
sur
ceux
qui
leur
sont
commis
en
charge
:
que
s'il
y
a
des
fautes,
il
faut
qu'ils
s'en
tienent
coulpables,
s'ils
voyent
qu'il
y
ait
des
scandales
et
des
dissolutions,
qu'ils
cognoissent,
que
c'est
d'autant
qu'ils
ne
se
sont
point
acquittez
de
leur
devoir.
Autant
en
est-il
des
Ministres
de
la
Parole,
que
s'ils
voyent
que
l'Eglise
ne
se
gouverne
pas
comme
elle
doit,
qu'il
y
ait
des
troubles
et
contradictions,
que
mesme
le
nom
de
Dieu
soit
blaspheme,
il
faut
qu'ils
en
souspirent,
et
qu'ils
portent
ce
fardeau-la,
sachans
bien
que
Dieu
leur
monstre,
qu'ils
ne
se
sont
pas
acquites
comme
il
appartenoit.
Et
voila
pourquoy
S.
Paul
dit
(2.
Cor.
12,
20),
qu'il
s'est
humilie,
a
cause
des
vices
qui
estoyent
en
l'Eglise
de
Corinthe.
Voila
Dieu
m'a
voulu
faire
ici
vergongne,
dit-il.
Et
S.
Paul
avoit-il
consenti
aux
paillardises,
aux
rapines,
aux
dissolutions
et
aux
autres
vices
semblables
de
ceux
de
Corinthe?
Il
avoit
tasche
de
les
reprendre
en
tout
et
par
tout.
Et
pouvoit
on
dire
qu'il
leur
eust
monstre
le
chemin
pour
se
desborder?
rien
de
tout
cela.
Or
combien
qu'il
se
fust
acquitte
selon
les
hommes,
iusques
au
bout,
fei-est
ce
toutesfois
qu'il
ne
laisse
point
encores
de
sentir
que
Dieu
l'a
voulu
comme
deshonorer
en
partie,
tellement
qu'il
faut
qu'il
face
le
dueil
des
scandales,
et
des
desbordemens
qui
sont
advenus
en
l'Eglise,
de
laquelle
il
avoit
la
conduite,
et
la
charge.
Si
S.
Paul
qui
a
eu
un
tel
zele
a
faire
son
devoir,
neantmoins
s'est
senti
coulpable,
quand
il
y
a
eu
quelque
mal
en
l'Eglise,
ie
vous
prie
que
sera-ce
de
nous
qui
sommes
froids
comme
glace
au
prix
de
luy?
Que
sera-ce
do
ceux
qui
ne
tienent
gueres
de
conte
que
Dieu
soit
honore:
et
moyenant
qu'ils
facent
leur
profit,
et
qu'ils
se
maintienent
en
leur
estat,
ce
leur
est
tout
un?
Notons
bien
donc
ce
qui
est
ici
dit,
que
Iob
a
sacrifie
selon
le
nombre
de
ses
enfans:
et
que
nous
advisions
de
nous
humilier
devant
Dieu,
et
de
luy
demander
pardon,
non
seulement
quand
le
mal
sera
advenu,
mais
que
nous
prevenions
tant
qu'il
nous
sera
possible.
Comme
quoy?
que
les
peres
tienent
leurs
enfans
en
bride
courte,
que
les
maistres
advisent
bien,
que
Dieu
soit
servi
et
honore
par
dessus
eux,
que
leurs
maisons
soyent
reiglees
en
toute
purete,
que
ce
soyent
comme
petites
eglises
de
Dieu:
et
que
ceux
qui
sont
en
charge
et
office
plus
honorable,
soyent
tant
plus
diligens:
que
les
Magistrats
advisent
de
faire
loix,
qui
soyent
propres
pour
tenir
le
peuple
en
bonne
police,
et
pour
retrencher
toutes
choses
qui
sont
contraires
au*
service
et
a
l'honneur
de
Dieu.
Quand
ils
auront
fait
cela,
qu'ils
advisent
bien
de
faire
garder
un
bon
ordre,
quand
il
aura
|