26:53
53
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
III.
54
il
ne
faut
point
que
ie
m'esleve
ici
en
outrecuidance:
car
Dieu
m'a
donne
une
certaine
cognoissance
de
ma
foiblesse.
Il
faut
donc
que
i'y
pense,
afin
de
m'humilier
tousiours:
et
quand
ie
seray
soustenu
par
sa
main
forte,
que
ie
cognoisse
que
ce
bien
vient
de
luy,
et
qu'il
en
veut
estre
glorifie.
Voila
donc
a
quelle
intention
Moyse
a
parle
au
peuple
d'Israel:
afin
qu'il
recogneust
qu'il
n'avoit
pas
vaincu
ses
ennemis
par
force
humaine:
mais
que
c'estoit
Dieu
qui
avoit
bataille.
Or
non
seu
lement
il
devoit
estre
induit
par
cela
a
honorer
Dieu:
mais
aussi
a
se
fier
en
luy,
comme
nous
avons
desia
touche.
Car
ce
n'estoit
point
assez
que
le
peuple
d'Israel
eust
occupe
le
pays
de
Basan:
il
n'avoit
point
encores
passe
le
Iordain,
ou
estoit
son
propre
heritage.
Il
falloit
donc
qu'il
s'armast
de
confiance
nouvelle,
et
qu'il
vinst
dispose
pour
chocquer
contre
ses
ennemis.
Et
dont
luy
pouvoit
venir
une
telle
hardiesse?
s'il
Veust
prinse
en
luy,
il
n'y
avoit
qu'une
furie
que
Dieu
eust
condamne:
mais
il
falloit
qu'il
s'enhardist,
cognoissant
que
Dieu
ne
luy
deffaudroit
point.
Et
comment
pouvoit-
il
estre
certifie
de
cela?
par
l'experience
qu'il
en
avoit
eue.
Pourquoy
est-ce
que
Dieu
avoit
desconfit
tant
Sehon,
que
Og
roy
de
Basan?
Pource
qu'il
menoit
son
peuple,
et
l'avoit
prins
en
sa
charge,
et
en
sa
protection.
Or
ce
n'estoit
point
pour
l'amener
iusques
au
bort
du
Iordain:
c'estoit
pour
accomplir
la
promesse
qu'il
avoit
donnee
a
Abraham.
Et
ainsi
le
peuple
pouvoit
conclure,
que
les
victoires
qu'il
avoit
desia
obtenues,
ne
luy
estoyent
sinon
une
entree
pour
passer
plus
outre,
en
estant
tout
persuade
et
resolu,
que
Dieu
continueroit
iusqu'en
la
fin.
Ainsi
nous
en
faut-il
faire.
Que
si
nous
voyons
un
changement
en
nous,
que
nous
cognoissions
que
c'est
la
main
de
Dieu.
Car
quelquefois,
et
le
plus
souvent
les
fideles
se
trouveront
en
tournant
la
main
estonnez
et
confus,
voire
combien
qu'il
n'y
ait
point
grande
occasion.
Mais
Dieu
les
advertit
de
leur
infirmite,
afin
qu'ils
cheminent
en
crainte
et
sollicitude,
qu'ils
i'invoquent,
et
qu'ils
se
desfient
de
toute
leur
vertu.
Et
au
reste,
quand
ils
se
voyent
estre
fortifiez,
ils
cognoissent
que
eela
n'est
pas
d'eux-mesmes,
et
qu'ils
ne
soyent
pas
si
fols
de
s'enorgueillir:
mais
qu'ils
magnifient
la
bonte,
et
la
grace
de
Dieu
envers
eux:
et
la
dessus
qu'ils
prennent
courage.
Il
est
vray
que
nous
sommes
povres
creatures
et
fragiles:
mais
tant
y
a
que
nostre
Dieu
nous
a
aidez,
afin
que
nous
esperions
en
luy.
Marchons
donc
selon
qu'il
nous
commande,
et
ne
doutons
point
que
demain
il
ne
se
monstre
semblable
a
soy:
que
la
memoire
de
sa
promesse
n'est
point
pour
un
iour:
et
quand
il
s'est
declaire
nostre
pere,
ce
n'a
pas
este
pour
nous
ietter,
comme
font
les
bestes
qui
mescognoissent
leurs
petits,
les
oyseaux
qui
laissent
|