7:529 529 IUDICIAIRE. 530 toilles signifient cecy ou cela. Comme auiourdhuy nous ne povons reprendre ceste erreur, sinon en disant qu'il ne se faut point amuser a telles significations. Quant au texte de Moyse, ilz le deschirent en le voulant estendre iusqu'a leur folle phantasie: Dieu a ordonne les estoilles pour estre en signes. 1) Mais il faut noter, de quoy? Or tout homme de sain iugement entend bien que Moyse a voulu toucher [page 34] ce que i'ay declaire cy-dessus de l'usage de la vraye astrologie.2) Si les estoilles nous sont en signes pour nous monstrer la saison de semer ou planter, de saigner ou donner medecine, conpper le bois, ce n'est pas a dire pourtant qu'elles nous soyent signes pour savoir si nous devons vestir une robbe neuve, traffiquer en marchandise le lundy plustost que le mardy,3) et choses semblables, qui n'ont nulle correspondance4) avec les astres. Tout ainsi donc que nous confessons les signes naturelz, aussi nous detestons la sorcelerie,o) que le Diable a inventee par les devins. Parquoy c'est une calumnie trop impudente qu'ilz nous imposent, voulans faire accroire que nous destruisons l'ordre que Dieu a estably, en ostant aux astres la propriete de signifier, et mesmes que nous condamnons une science tant belle et tant utile. Toute ceste couverture6) leur est ostee en un mot, quand on distingue entre l'Astrologie naturelle et ceste bastarde qu'ont forgee les Magiciens. Ie say que de savoir le cours des astres, leur vertu et ce qui est de semblable, non seulement apporte grande utilite aux hommes, mais incite a magnifier Dieu en ceste sagesse admirable qui se monstre la. Car7) combien que les plus ignorantz [page 35] et idiotz ne puissent lever les yeux au ciel sans avoir ample matiere de glorifier Dieu, toutesfois ceux qui ont estudie pour comprendre les secretz de nature, qui ne sont point cogneuz de tous, doyvent estre beaucoup plus incitez a en faire leur devoir. Mais c'est autre chose du droit usage et modere, que de l'abus et excez. Si quelcun, en louant le vin, vouloit approuver l'yvrongnerie, tout le monde ne s'esleveroit-il pas contre luy, pource qu'il seroit un meschant corrupteur des oeuvres de Dieu? Autant en font ceux 1) Le traducteur ajoute: Quis negat? 2) de vero et legitimo usu astrologiae. 3) Martis aut Veneris. 4) rationem et convenientiam. 5) praestigia et veneficia. 6) callida et veteratoria ratio. 7) Etsi enim nulli adeo rudes sunt atque a natura tam male informati quin, quum oculos in coelum sustulerint, tantumque ornatum mundi, tantam varietatem pulchritudinemque rerum coelestium aspexerint, non uberrimum atque amplissimum argumentum habeant Deo gloriam et cultum debitum tribuendi: eos tamen ete. Calvmi opera. Vol VIL