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CONTRE
L'ASTROLOGIE
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savant
qu'eux
en
l'art,
ne
plus
subtil.
Mais
il
met
comme
deux
choses
opposites
leur
science
et
la
revelation
de
Dieu.
Les
Astrologues,
dit-il,
et
devins
ne
font
peu
declairer
le
secret,
car
c'est
Dieu
qui
est
au
ciel,
auquel
il
appartient
de
reveler
[page
30]
les
choses
secrettes
(Dan.
2,
27
suiv.).
Brief,
nous
voyons
que
toute
ceste
partie
d'astrologie
qui
sert
a
divination,
qu'on
appelle
Iudicature1),
non
seulement
est
tenue
de
Dieu
pour
vaine
et
inutile,
mais
est
condamnee
comme
derogant
a
son
honneur
et
entreprenant
sur
sa
Maieste.
Pourtant,
si
nous
voulons
estre
de
son
peuple,
escoutons
ce
qu'il
nous
dit
en
son
Prophete
Hieremie
:
Que
nous
ne
soyons
pas
semblables
aux
Payens,
craignantz
les
signes
du
ciel
(Hier.
10,
2).
Ie
say
bien
le
subterfuge
qu'amenent
aucuns
:
qu'il
ne
faut
pas
craindre
les
astres
comme
&'ilz
avoyent
domination
sur
nous,
et
toutesfois
qu'ilz
ne
laissent
point
d'y
avoir
quelque
superiorite
subalterne,
souz
la
main
et
conduite
de
Dieu.
Mais
il
n'y
a
nulle
doute
que
le
Prophete
ne
nous
vueille
r'amener
a
la
providence
de
Dieu,
et,
pour
ce
faire,
nous
destourner
de
la
vaine
solicitude
en
laquelle
se
tourmentent
les
Payens:
attendu
qu'il
parloit
au
peuple
d'Israel,
lequel
estoit
tente
de
s'addonner
a
telles
folies,
a,
l'exemple
des
Caldeens
et
Egyptiens.
Qu'on
demande
a
noz
Genethliaques
d'auiourdhuy,
de
quelle
source
est
venu
leur
art.
Ilz
ne
peuvent
nier
que
Babylon
n'en
ait
este
la
fontaine,
et
que
ce
qu'ilz
en
tiennent
sont
comme
petitz
ruisseaux
decoulez
de
la.
Puis
donc
que
Dieu
a
[page
31]
une
fois
defendu
a
son
peuple
d'estre
semblable
aux
predecesseurs
et
maistres
de
ceux
cy,
seronsnous
bien
de
leur
adiouster
Foy?
Quand
il
n'y
auroit
autre
mal
que
cestuy
la,
qu'en
attribuant
aux
estoilles
et
a
leur
insolence
la
cause
de
noz
afflictions
et
prosperitez,
nous
mettons
comme
des
nuees
devant
noz
yeux
pour
nous
eslogner
de
la
providence
de
Dieu:
des-ia
nous
voyons
que
c'est
une
chose
trop
pernicieuse.
2)
II
y
a
puis
apres
que
les
hommes
vagans
entre
les
estoilles,3)
n'entrent
plus
en
leur
conscience
pour
examiner
leur
vie,
cognoissant
qu'ilz
portent
en
eux
la
matiere
de
tous
maux,
et
que
leurs
pechez
sont
le
boys
pour
allumer
l'ire
de
Dieu
dont
proviennent
les
guerres,
les
famines,
les
mortalitez,
les
gresles,
les
gelees
et
toutes
choses
semblables.
Pareillement
ceux
qui
attendent
bon-heur
par
la
prediction
des
astres,
se
reposant
la
dessus,
retirent
leur
confiance
de
Dieu,
et
deviennent
nonchalantz
a
la
requerir,
comme
s'ilz
avoyent
des-ia
gagne
ce
qu'ilz
preten-
1)
iudieiaire
1566
suiv.
(iudiciariam).
2)
et
velis,
ut
dicitur,
remisque
fugiendam.
3)
in
stellis
occupati
et,
ut
quidam
apposite
dixit,
ἀεροβατοῦντες.
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