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ACTES
DE
RATISBONNE.
Item,
il
est
tout
clair
et
evident,
que
ceux
qui
sont
en
eage
de
discretion
n'obtiennent
point
ces
benefices
de
Christ,
sinon
que
par
le
mouvement
du
S.
Esprit
prevenant,
par
lequel
leur
entendement
et
volunte
est
esmeue
a
detester
peche.
Car
comme
dict
8.
Augustin:
II
est
impossible
[fol.
14]
de
commencer
a
mener
vie
nouvelle,
si
nous
n'avons
desplaisance
de
la
premiere.
Item,
Christ
commande
qu'on
presche
en
son
nom
repentance
et
remission
de
pechez
(Luc
24,
47).
Oultre
plus,
Iehan
baptiste,
envoye
pour
preparer
les
voyes
du
Seigneur,
a
presche
repentance,
disant:
Repentez
vous,
car
le
royaulme
des
cieux
approche.
D'avantaige,
l'entendement
de
l'homme
par
le
S.
Esprit
est
esmeu
en
Dieu
par
Christ:
et
ce
mouvement
est
de
foy,
par
laquelle
l'entendement
de
l'homme,
croyant
a
tout
ce
que
Dieu
a
dict,
mesme
tresasseurement
et
sans
doubte,
il
consent
aux
promesses,
a
nous
faictes
du
Seigneur
Dieu,
lequel
est
fidele
en
toutes
ses
parolles.
Et
de
la
vient,
qu'il
s'asseure
a
cause
de
la
promesse
de
Dieu,
par
laquelle
il
a
promis
de
son
bon
gre,
qu'il
pardonnera
pour
neant
noz
pechez,
et
qu'il
adoptera
en
enfans
ceux
qui
croyent
en
Christ,
ceux
la,
dis-ie,
qui
auront
desplaisance
de
leur
vie
premiere.
Et
en
ceste
foy
il
s'eslieve
en
Dieu
par
le
S.
Esprit.
En
ceste
sorte
donc
il
receoit
le
S.
Esprit,
remission
des
pechez,
imputation
de
iustice,
et
autres
bien
innumerables.
Pone
c'est
une
saine
et
ferme
doctrine,
que
le
pecheur
par
la
foy
vive
et
efficace
est
iustifie.
Car
par
icelle
nous
sommes
plaisans
et
aggreables
a
Dieu
pour
l'amour
de
Christ.
Or
nous
appellons
foy
vive
le
mouvement
du
S.
Esprit,
par
lequel
ceux
qui
vrayement
se
repentent
de
leur
vie
premiere
eslievent
leur
coeur
a
Dieu
et
apprehendent
vrayement
la
misericorde
promise
en
Christ,
en
sorte
que
ia
veritablement
ilz
sentent
avoir
receu,
par
la
bonte
de
Dieu
gratuite,
remission
de
peche,
et
reconciliation,
a
cause
du
merite
de
Christ,
et
crient
a
Dieu:
Abba,
pere.
Ce
qui
n'eschet
a
aucun,
sinon
qu'ensemble
aussi
la
charite
guarissante
la
volunte
soit
espandue
a
celle
fin
(ainsi
que
dict
S.
Augustin)
que
la
volunte
guarie
commence
a
accomplir
la
loy.
Donc
la
foy
vive
est
celle
qui
apprehende
la
misericorde
en
Christ
et
croit
la
iustice
qui
est
en
Christ
luy
estre
en
pur
don
imputee
et
quand
et
quand
receoit
la
promesse
de
l'esprit,
et
charite.
En
telle
sorte
la
foy
iustifiante,
est
celle
foy
qui
est
[fol.
15]
vigoreuse
par
charite,
mais
ce
pendant
cecy
est
vray,
que
par
la
foy
nous
sommes
iustifiez,
c'est
a
dire
faictz
aggreables
et
reconciliez
envers
Dieu,
en
tant
qu'icelle
apprehende
la
misericorde
et
iustice
qui
nous
est
imputee
a
cause
de
Christ
et
de
son
merite,
non
pas
a
cause
de
la
dignite
ou
perfection
de
iustice
a
nous
communiquee
en
Christ.
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