19:52 ministres et que ledit frere est bien necessaire audit lieu taschez de resjouyr lesdits parens et qu'ilz soyent admonestez de prendre en bonne part si ledit Jeremie ne va par dela si tost qu'ilz vouldroient. L'eglise de Challons ou est Monsieur P. Forvidet se porte bien. Il y avoit ces jours gens de ladicte Eglise envoyez icy qui mont dit que ledit frere se porte fort bien, Dieu mercy, et qu'ilz vouloient envoyer bientost querir sa famille. Quant a moy, freres, estant revenu des champs de faire quelque visitation, j'ay entendu que l'Eglise d'icy avoit escript de moy a Geneve et a vous pour demander mon conge entierement et m'ont prie de vous le demander d'autant que de 3 ministres que nous sommes, il n'y a que un qui soit a eux du tout. Car il y en a un qui a este envoye pour Digeon 5) qui est bien scavant, mais a cause de trouble qui advint au commencement qu'il fut la pour un baptesme, il n'a peu despuis subsister la et cependant l'Eglise d'icy l'a prie de demourer icy en attendant qu'il soit redemande. Combien que nous sommes apres de l'avoir du tout pour ceste ville puis que ceulx de Digeon sont si froitz et en avons escript a Geneve.6) Et moy vous scavez que n'ay conge que pour demy an, dont ils craignent qu'ils n'ayent grande peine d'en trouver s'ilz sont en bref destituez de deux de nous et combien que nous demourissions tous trois il leur en faudroit davantage bien tost a cause de la grandeur de la ville et du grand nombre des fideles. Je vous prie, freres, quant a ce point de mon conge, advisez y comme il vous semblera bon et aussi a l'Eglise a laquelle je me tiens encore oblige. Je n'ose vous presser de coste ou d'aultre, pour ce que je suis redebvable aussi bien au pais de dela ou j'ay este une bonne partie de mon eage, comme je le suis a ces pays icy, de ma nativite.7) D'aultre part je veux avoir ma conscience libre a suivre non pas mon vouloir mais ou je seray appelle legitimement. Je ne doubte pas que ces commencemens qui sont en ces pays, mon labeur ne fructifie plus selon l'apparence exterieure que par dela et que l'affection a son propre pays est naturelle. Touttesfoys jay resolu en mon cueur de suyvre vostre advis et conseil ce pendant que je seray membre de vostre corps, et ne me chault ou je finisse ce peu qui me reste de ceste paovre vie, moyennant que ce soit en l'Eglise de Dieu. Si vous jugez, que je demeure par deca et qu'ottroiez mon conge en pourvoyant en ma place, je pourrai retirer mon mesnage, au moins ma femme 5) Le Uoy. 6) la precedente. 7) il etait natif de Sedant en Brye (Hist eccl I. 766).