7:518 prennent une maxime qui est vraye: que les corps terrestres et en general toutes creatures inferieures sont subiettes a Tordre du ciel pour en tirer quelques qualitez.l) [page 12] Mais ilz l'appliquent tresmal. Qu'ainsi soit, l'Astrologie naturelle monstrera bien que les corps d'icy bas prennent quelque influxion de la Lune, par ce que les huyttres se remplissent ou se vuydent2) avec icelle; pareillement, que les os sont pleins de mouelle ou en ont moins selon qu'elle croist ou diminue. C'est aussi de la vraye science d'Astrologie que tirent les medecins ce qu'ilz ont de iugement pour ordonner tant saignees que breuvages, pillules et autres choses en temps opportun. Ainsi il faut bien confesser qu'il y a quelque convenance entre les Estoilles ou Planettes et la disposition des corps humains. Tout cecy, comme i'ay dit, est compris souz l'Astrologie naturelle. Mais les affronteurs3) qui ont voulu, souz ombre de l'art, passer plus outre, en ont controuve une autre espece qu'ilz ont nommee Iudiciaire, laquelle gist en deux articles principaux: c'est de savoir non seulement la nature et complexion des hommes, mais aussi toutes leurs avantures, qu'on appelle, et tout ce qu'ilz doyvent ou faire ou souffrir en leur vie; secondement, quelles yssues doyvent avoir les entreprises qu'ilz font, traffiquans les uns avec les autres; et en general de tout l'estat du monde. Traitons premierement de la complexion [page 13] de chacun selon sa naissance.4) Or, comme il n'y a iamais mensonge si lourd ne si impudent qui n'emprunte quelque couleur de verite, ie confesse bien, quant a la complexion des hommes, et sur tout aux affections qui participent aux qualitez de leurs corps, qu'elles dependent en partie des astres, ou pour le moins y ont quelque correspondance. 5) Comme de dire qu'un homme soit plus enclin a colere qu'a flegme,6) ou au contraire. Toutesfois, encores en cecy il y a plusieurs choses a noter. Noz Mathematiciens, ausquelz ie parle, assoyent leur iugement sur l'heure de la naissance. Ie dy, au contraire, que l'heure de la generation est plus a considerer, laquelle le plus souvent est incogneue. Car la mere n'a pas tousiours terme prefix pour enfanter selon qu'elle a conceu. Quelque replique qu'ilz ayent, si est-ce que ilz seront convaincuz par raison qu'en l'enfantement les astres 1) inferiora corpora cum astrorum cursu cognationem quandam habere. 2) crescant et decrescant. 3) impostores. 4) quae ad cuiusque ex natali die habitudinem constitutionemque attinent. 5) aut certe consensum et, ut Graeci appellant, συμπάθειαν quandam. 6) ad bilem atram propensior quam ad pituitam. 33*