5:517
ACTES
DE
RATISBONlNsE.
et
semblance,
possedoit
en
son
intelligence
vraye
et
vive
connoissance
de
Dieu
qui
est
son
patron
pas
leur
incertitude,
le
seul
Bucer
excepte,
lequel
observait
un
silence
prudent
Plus
tard
encore,
Melanchthon
avouait
son
ignorance
dans
la
preface
dont
il
accompagnait
sa
publication
des
Actes.
Cependant
nous
ne
pouvons
voir
dans
cet
aveu
qu'un
effet
de
sa
delicatesse,
qui
V
empechait
d'en
dire
davantage,
de
peur
que
son
ami
et
collegue,
beaucoup
trop
engage
dans
cette
affaire,
ne
se
trouvat
compr
omis.
En
effet
on^
peut
voir
par
ses
lettres
particulieres
ecrites
a
Batisbonne
meme,
que
quelque
chose
avait
transpire
au
sujet
des
auteurs,
du
memoire,
et
dans
son
rapport
adresse
a
VElecteur
de
Saxe
il
designe
nominativement
Jean
Gropper,
theologien
de
Cologne,
puis
un
certain
Gerard
Volckruck,
secretaire
du
ministre
Granvella,
enfin
Bucer
lui-meme.
Quant
aux
deux
premiers,
les
savants
sont
generalement
d'accord
aujourd'hui
a
leur
attribuer
la
part
principale
de
l'oeuvre;
a
Y
egard
de
Bucer,
voici
textuellement
ce
que
Melanchthon
dit
a
VElecteur:
MEs
mag
auch
Bucerus
geholfen
haben,
wiewohl
er
solchs
nit
will
gethan
haben,
bekennt
aber
dasz
er
um
den
Rath
gewisst
und
viel
mit
Groppero
davon
geredt,
sagt,
"fes
sey
von
ihm
und
Groppero
wohl
gemeint."
Puis
il
ajoutait:
,,Es
sagt
mir
aber
Musculus
er
habe
etliche
Charten
gesehen
geschrieben,
die
ihm
Bucerus
abzuschreiben
gegeben,
die
wir
hernach
in
diesem
Buch
gefunden
haben
und
verworfen.
Auch
hab
ieh
zu
Worms
selb
etliche
Charten
bey
Bucero
gesehen
die
hernach
in
dieses
Buch
verzeychnet"
(Corpus
Mes.
T.
IV.
p.
578).
Ces
dernieres
phrases
ont
ete
biffees
par
Melanchthon
dans
sa
minute.
Enfin
nous
avons
sous
les
yeux
une
lettre
du
Mar
gr
ave
de
Brandebourg
a
VElecteur
de
Saxe,
de
la
fin
de
Fevrier
1541,
dans
laquelle
les
articles
proposes
sont
tout
simplement
attribues
a
Bucer
(Neudecker,
ActenstucJce
p.
249).
D'apres
cela,
voici
comment
les
choses
ont
du
se
passer:
les
deux
principaux
auteurs
du
memoire,
Gropper
et
Gerard,
V
envoyerent
a
Bucer,
tres-desireux
d'operer
un
rapprochement
entre
les
partis
au
moyen
d'un
colloque;
celui-cile
communiqua
a
Capiton
qui
vivait
encore
a
cette
epoque;
puis
il
le
transmit
au
Landgrave
de
Hesse
en
lui
faisant
entendre
que
les
propositions
formulees
dans
le
projet
lui
paraissaient
acceptables,
a
peu
de
chose
pres.
Des
mains
du
Landgrave
le
memoire
passa
dans
celles
de
Joachim
de
Brandebourg
qui,
a
son
tour,
et
de
V
avis
de
Granvella,
le
fit
parvenir
a
Luther
et
a
Melanchthon.
Luther
ne
fit
aucune
observation
sur
la
piece,
Melanchthon
ecrivit
au
haut
de
la
premiere
page
ces
Seuls
mots:
Politia
Platonis.
Ce
n'est
qu'apres
toutes
ces
peregrinations
cpie
le
document
fut
remis
a
l'Empereur.
Des
Ia
premiere
seance
(27.
Avril
1541)
le
ministre
Granvella
produisit
ce
.
Livr
e",
qu'il
disait
avoir
ete
remis
a
S.
M.
par
quelques
hommes
pieux
et
erudits,
et
dans
lequel
etaient
indique
s
les
moyens
de
s'entendre
au
sujet
des
articles
controverses.
Le
document
n'avait
point
de
titre,
et
ceux
qu'on
trouve
dans
les
Actes
publies
par
Bucer,
Melanchthon
et
Eck,
ont
ete
ajoutes
par
les
editeurs.
Du
reste
il
ne
fut
point
mis
a
la
libre
disposition
des
orateurs
du
colloque;
Granvella,
ou
celui
qui
le
remplacait,
V
apportait
a
chaque
seance
pour
lire
les
articles
mis
en
discussion,
et
Vemportait
apres
la
cloture.
Cependant
il
est
a
peu
pres
certain
que
le
legat
Contarini
l'a
占죝
ausei
entre
les
mains
et
y
a
fait
des
changements
ou
des
additions
dans
le
sens
de
la
theologie
romaine.
Enfin
lorsque
le
colloque
fut
termine
ou
plutot
interrompu
et
que
Charles-
Quint
r
envoy
a
V
affaire
aux
Etats
de
l'Empire,
il
fut
arrete,
de
son
consentement,
que
ces
derniers,
ainsi
que
les
membres
du
colloque
en
recevraient
des
copies.
Cependant
le
texte
que
nous
possedons
aujourd'hui
n'est
point
le
texte
primitif
et
authentique
qu'on
avait
lu
aux
seances.
Il
s'y
trouve,
comme
nous
venons
de
le
dire,
des
changements
introduits
par
le
legat
ou
par
Granvelia
lui-meme;
il
y
en
a
d'autres
dans
les
|