55:512 sans mesure ayans comme la bride lasohee a ne garder nul moyen. Item, comme Core avec Dathan et Abiron (comme il appert par le seziesme chapitre des Nombres) esleva un tumulte alencontre de Moyse pour le debouter du ministere et office auquel il estoit ordonne de Dieu, en cela se rebellant alencontre de Dieu, mesmes : pareillement ceux cy resistent et esmeuvent rebellion contre tous les serviteurs de Dieu et ministres de son Evangile, voire contre Iesus Christ qui est le principal et le Chef de tous. Or si nul de ceux n'est demeure impuny, qui n'ait soubstenu une horrible vengeance de Dieu, comme les Escritures tesmoignent: il ne fault penser que ceux cy puissent non plus eschapper la main de ce grand Iuge. Iceux sont macules en voz convives^ mangeans har aiment t se paissans eux mesmes: nuees sans eauesi agitees ca et la des vens: arbres autumales infruo tueuses, doublement mortes et desracinees: undes aspres de la mer escumantes leur propre confusion: estoilles errantes: auxquels est apprestee obscurite de tenebres eternellement Maintenant par diverses similitudes il monstre combien il y a en eux de paovrete et malheurete. Et premierement leur remonstre que leurs convives ou ilz s'assemblayent, estoyent souillez et contaminez par gens ainsi vitieux, pour leur donner a entendre qu'ilz les devoyent reiecter de leur compagnie. Et rend la raison: pour ce qu'ilz ne povoyent dissimuler leur gourmandise en mangeant dissoluement et sans modestie aucune. En ce poinct il est a noter que les Chrestiens oultre la saincte Cene avoyent certains convives ou ilz s'assembloyent pour entretenir charite: et principallement cela faisoyent ilz a cause des indigens, qui en estoyent refocillez et soulagez. Parquoy c'estoit une vie damnable en telz garnemens, de n'avoir autre esgard sinon de se repaistre eux mesmes, sans penser des paovres, desquelz on devoit avoir le principal soing. Oultreplus, il les accompare aux nuees sans eaue, lesquelles sans propoz troublent l'air, tenant les hommes en suspend pour attendre pluye laquelle n'en sort iamais. Enquoy il demonstre leur vanite. Et adiouste encore l'agitation du vent ca et la: pour exprimer d'advantage leur inconstance et legierete. Secondement, il les fait semblables aux arbres d'autumne, apres la cueil Iette des fruictz, lesquelz n'ont plus que les fueilles, et icelles prestes a tomber bientost. Toutesfois il met apres une dissimilitudo: c'est que les arbres au printemps recommencent a verdoyer et fructifier. Mais en ceux cy il n'y a nulle esperance de fruictz non plus qu'aux