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INSTITUTION
CHRESTIENNE.
52
hension,
n'a
pas
este
du
tout
vuide
de
foy.
Car
i1
luy
a
este
necessaire
de
surmonter
beaucoup
de
scandales,
pour
appeter
si
fort
une
chose
pleine
d'horribles
troubles,
fascheries
et
perils,
sans
qu'il
y
eust
aucun
espoir
de
profiter
rien.
Comme
aussi
nous
ne
pourrons
pas
despouiller
pleinement
de
foy
le
sainct
Patriarche
Isaac,
en
ce
qu'estant
admoneste
de
Dieu
que
le
droit
de
primogeniture
estoit
translate
a
son
fils
puisne,
il
n'a
pas
laisse
toutesfois
d'estre
plus
enclin
a
son
fils
aisne
Esau.
Certes
tels
exemples
nous
monstrent
qu'il
y
a
souvent
des
erreurs
meslez
parmy
la
foy:
toutesfois
en
telle
sorte,
qu'elle
obtient
tousiours
le
degre
souverain,
quand
elle
est
vraye
et
droite.
Car
comme
l'erreur
particulier
de
Rebecca
n'a
pas
rendu
l'effect
de
la
benediction
inutile
ou
nul,
aussi
n'a-il
point
aneanty
la
foy
laquelle
dominoit
en
son
coeur
generalement,
et
laquelle
a
este
commencement
et
cause
d'un
tel
acte.
Toutesfois
Rebecca
a
monstre
combien
l'entendement
humain
est
suiet
a
glisser
et
se
destourner
du
bon
chemin,
si
tost
qu'il
se
donne
conge
tant
peu
que
ce
soit
de
rien
attenter
de
son
mouvement
propre.
Or
combien
1)
que
le
defaut
et
imbecillite
qui
est
en
la
foy
ne
l'esteind
pas
du
tout,
si
est-ee
que
nous
en
sommes
advertis,
combien
nous
devons
escouter
Dieu
soigneusement,
pour
estre
comme
attachez
a
sa
bouche.
Cependant
ce
que
nous
avons
dit
est
conferme,
c'est
que
la
foy,
si
elle
n'est
appuyee
sur
la
Parolle,
s'escoule
bientost:
comme
les
esprits
de
Sara,
d'Isaac
et
Rebecca,
s'estans
esgarez
en
leurs
destours,
se
fussent
incontinent
esvanouis,
s'ils
n'eussent
este
retenus
d'une
bride
secrette2)
en
l'obeissance
de
la
Parolle.
32.s)
Davantage,
ce
n'est
pas
sans
cause
que
nous
encloons
toutes
promesses
en
Christ,
veu
que
l'Apostre
enclost
tout
l'Evangile
en
la
cognoissance
d'iceluy:
et
en
un
autre
passage
il
enseigne
que
tant
qu'il
y
a
de
promesses
de
Dieu,
elles
sont
en
luy
Ouy
et
Amen:
c'est
a
dire
ratifiees4)
(Rom.
1,
17;
2
Cor.
2,
2;
1,
20).
De
laquelle
chose
la
raison
est
evidente.
Car
quelque
bien
que
promette
le
Seigneur,
en
cela
il
testifie
sa
benevolence:
tellement
qu'il
n'y
a
nulles
promesses
de
luy,
qui
ne
soyent
tesmoignages
de
sa
dilection.
Et
a
cela
ne
contrevient
point
que
les
iniques,
d'autant
plus
qu'ils
recoyvent
de
benefices
de
sa
main,
se
rendent
coulpables
de
plus
grief
iugement.
Car
d'autant
qu'ils
ne
pensent
et
ne
recognoissent
que
les
biens
qu'ils
ont
leur
viennent
de
la
main
de
Dieu,
ou
bien
s'ils
1)
Or
combien
.
.
.
.
du
tout,
le
texte
latin
est
plus
clair:
Etsi
autem
defectus
et
imbecillitas
fidem
obscurat,
aon
tamen
exstinguit.
2)
d'une
bride
secrette,
le
latin
porte:
arcano
Dei
fraeno.
3)
1541
p
.
201;
15a6
p
.
229;
1551
s.
Ch.
V.
§.
24.
4)
c'est
a
dire
ratifiees,
n'est
pas
dans
le
latin.
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