35:51 51 SERMON CXXIII 52 ils s'eslevent, mais qu'ils cognoissent plustost que s'ils veulent apporter un effroy pour espouvanter les povres gens, o il faudra que Dieu leur monstre, que son intention n'a pas este de mettre ici des bestes sauvages qui effarouchent le troupeau, d'y mettre des boucs qui heurtent des cornes, qui troublent l'eau, comme il en parle en ce passage d'Ezechiel (v. 18). Dieu donc monstrera, que ceux ausquels il a donne le glaive au siege de iustice, et ceux qu'il a mis en chaire pour annoncer sa parole, il ne les a pas la constituez pour estre des boucs, pour fouler et opprimer les povres brebis. Voila ce que nous avons a noter en ce passage. Or cependant Eliu monstre, comment c'est que nous devons recevoir la doctrine: c'est que si nous cognoissons qu'elle soit vraie et droite, combien que nous ne soyons point forcez, ny contraints, neantmoins il est question de passer par la sans contredit. Voila donc ce que nous avons a retenir quant a la circonstance du lieu et du propos: c'est assavoir que quand on nous propose une doctrine, et bien, voila un homme mortel qui parle. Or voyonsnous qu'il y ait raison et verite? Sachons qu'en repliquant nous bataillons non seulement contre Dieu, mais contre nostre conscience qui est un iuge suffisant pour nous condamner. Et de ceci nous avons bien a recueillir une admonition fort utile: c'est que toutes fois et quantes que nous venons pour estre enseignez au nom de Dieu, quand nous voyons que la doctrine qu'on nous presente est droite, il ne faut plus repliquer. Car nous ne gaignerons rien en plaidant: s'il y a raison, il s'y faut assuiettir. Au reste cela ne doit point empescher que la maieste de Dieu ne nous vienne de-