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SERMON
CLXXXYII.
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que
nous
ne
provoquions
point
Pire
de
Dieu
a.
nostre
escient,
de
peur
de
sentir
sa
vengeance
horrible:
et
puis
c'est
pour
nous
esiouir,
et
pour
nous
consoler,
d'autant
que
nous
voyons
que
Dieu
prend
la
guerre
contre
nos
ennemis
pour
venger
nos
iniures,
comme
si
elles
estoyent
faites
a
sa
personne.
Or
au
reste
si
nous
voulons
obeyr
a
l'exhortation
de
S.
Paul,
notons
qu'il
ne
nous
faut
point
seulement
remettre
a.
Dieu
la
vengeance:
mais
qu'il
faut
aussi
nous
tenir
comme
bridez
et
captifs,
afin
de
n'appetter
point
que
Dieu
execute
tout
ce
que
nous
avons
imagine
a
nostre
phantasie
:
car
il
y
en
a
bien
qui
ne
se
vengeront
point
de
leur
main,
mais
ils
voudroyent
que
Dieu
fist
selon
qu'ils
ont
conceu
en
leur
cerveau,
et
mesmes
ils
prient
Dieu
qu'il
foudroye
contre
leurs
ennemis.
Or
au
contraire
ii
nous
est
commande
de
prier
pour
le
salut
de
ceux
qui
nous
offensent.
Il
ne
nous
faut
pas
donc
seulement
abstenir
de
vengeance,
mais
il
faut
prier
Dieu
qu'il
pardonne
a
nos
ennemis,
qu'il
les
convertisse,
et
qu'il
ait
pitie
d'eux
:
car
si
nous
voulons
nous
venger,
comment
donnerons-
nous
lieu
a
l'ire
de
Dieu?
Il
est
vray
que
si
nos
ennemis
sont
desesperez
du
tout,
qu'ils
soyent
incorrigibles:
il
faut
que
nous
les
remettions
entre
les
mains
du
iuge.
Mais
cependant
iusques
a
ce
qu'il
n'y
ait
plus
aucun
espoir,
que
tousiours
nous
desirions
qu'ils
se
convertissent
a
Dieu,
et
que
nous
leur
servions
a
cela,
les
instruisant
en
tant
qu'en
nous
sera.
Donner
donc
lieu
a
ire,
ce
n'est
pas
seulement
d'avoir
les
mains
liees,
afin
de
ne
tuer
ne
meurtrir
:
mais
c'est
afin
que
nos
affections
soyent
la
bridees,
mesmes
que
nous
n'appettions
nul
mal
a
nos
ennemis:
mais
plustost
quand
ils
converseront
ici
bas,
que
nous
demandions
a
Dieu
quil
les
recoive
a
pitie
et
a
merci,
iusques
a
ce
qu'il
y
aura
quelque
esperance.
Poursuyvons
maintenant
la
sentence
de
Moyse.
A
moy
est
la
vengeance
(dit-il)
et
retribution,
ou
ie
rendray:
car
le
mot
dont
use
Moyse,
se
peut
bien
translater
ainsi:
C'est
a
moy
la
vengeance,
ainsi
ie
la
rendray.
Comme
si
nostre
Seigneur
disoit:
Ie
feray
ce
qui
est
de
mon
droict:
car
ie
ne
suis
point
comme
les
hommes
mortels
qui
souvent
deffaillent,
qui
auront
les
tiltres,
et
n'auront
point
l'effect:
puis
donc
que
la
vengeance
m'appartient,
ie
rendray
a
un
chacun
ce
qu'il
aura
desservi.
Et
ainsi
de
la
il
conclud:
Que
leur
pied
glissera
en
temps
opportun.
Ici
Moyse
a
voulu
monstrer,
que
si
Dieu
a
espargne
les
Iuifs,
ce
n'est
pas
a
dire
pour
tant
qu'il
les
ait
quittez
du
tout:
mais
qu'il
les
attend
pour
voir
si
en
la
fin
ils
se
retourneront
a
luy:
et
quand
il
les
voit
obstinez,
qu'en
la
fin
ils
trebuscheront,
voire
en
une
minute
de
temps.
Il
adiouste
notamment:
En
temps
opportun,
pour
monstrer
qu'il
cognoist
comme
il
faut
qu'il
modere
ses
verges;
et
s'il
ne
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