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SERMON
CXXVIII.
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qui
tienne:
ils
auront
a
en
rendre
conte
devant
Dieu.
Mais
cependant
regardons
a,
nous,
et
qu'un
chacun
chemine
en
telle
sorte
qu'il
n'ait
point
Dieu
pour
son
Iuge.
Car
qu'aurons-nous
gagne
estans
eschappez
de
la
main
des
hommes,
quand
ils
n'auront
point
apperceu
nostre
crime,
ou
bien
que
par
subterfuges
et
par
meschantes
prattiques
nous
aurons
este
absouts,
ou
bien
qu'on
ne
nous
aura
sonne
mot?
Cependant
si
nous
faut-il
venir
devant
Dieu,
lequel
ne
quittera
rien
de
son
droict.
Et
si
les
hommes
ont
este
lasches,
et
qu'ils
ayent
fait
des
aveugles,
Dieu
monstrera
en
la
fin
qu'il
n'a
rien
oublie,
que
tout
ne
soit
mis
en
ses
registres.
Advisons
donc
de
cheminer
en
telle
sorte,
que
le
mariage
nous
soit
recommande:
et
que
d'autant
que
nous
voyons
que
Dieu
y
preside,
et
qu'il
maudit
tous
paillards
et
adulteres,
que
cela
nous
tienne
en
plus
grande
crainte
et
solicitude.
Et
nous
voyons
mesmes
que
les
Payens
parmi
leurs
superstitions
et
idolatries
ont
encores
eu
ie
ne
say
quel
mouvement
aveugle
qui
les
poussoit
a
cela,
que
pour
garder
l'honnestete
des
mariages,
ils
ont
imagine
que
leur
dieux
ou
leurs
idoles
en
estoyent
les
gardiens.
Pourquoy
ont-ils
pense
cela?
C'a
este
d'une
sottise.
Il
est
vray.
Mais
ceste
sofctise-la
venoit
d'un
bon
principe.
Ils
se
sont
corrompus
en
superstitions,
et
ont
mesle
leurs
inventions
et
erreurs
parmi:
mais
tant
y
a
que
tousiours
cela
est
demeure,
qu'il
y
avoit
une
impression
qui
ne
se
pouvoit
effacer:
que
Dieu
a
voulu
que
ceste
marque
fust
au
mariage,
et
qu'on
cogneust
qu'il
en
a
le
soin.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
advisons
de
n'avoir
point
Dieu
pour
nostre
ennemi
et
partie
adverse:
ce
qu'il
sera,
quand
nous
viendrons
falsifier
la
foy
du
mariage.
Quand
un
homme
espiera
la
femme
d'autruy,
que
la
femme
s'abandonnera
a
un
paillard,
soit
femme
mariee
ou
fiancee
:
que
si
elles
falsifiant
la
promesse,
et
qu'elles
rompent
la
foy
qu'elles
ont
donnee,
c'est
comme
si
elles
prenoyent
la
guerre
a
Dieu:
et
elles
sentiront
qu'elles
ont
une
trop
forte
partie.
Cheminons
donc
en
telle
modestie,
que
nostre
Seigneur
nous
accepte,
et
que
nous
puissions
trouver
grace
envers
luy,
quand
chacun
pourra
ainsi
resister
a
ses
meschantes
concupiscences,
et
qu'on
ne
se
sera
point
lasche
la
bride
iusques
a
se
desborder,
pour
veoir
ainsi
corrompre
un
tel
et
si
sainct
ordre.
Or
si
la
punition
est
tant
griefve
quand
une
paillardise
aura
este
commise
avec
une
fille
fiancee,
il
y
a
encores
plus
de
raison
en
une
femme
mariee
(comme
nous
avons
dit).
Et
pourquoy?
Pource
qu'elle
fait
iniure
a
son
mari,
et
qu'elle
l'expose
en
opprobre,
qu'elie
desrobe
aussi
le
nom
de
ia
famille,
elle
desrobe
les
enfans
qui
ne
sont
point
nais,
elle
desrobe
ceux
qu'elle
aura
desia
eu
du
mariage
legitime.
Quand
donc
une
femme
est
ainsi
endiablee,
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