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IOB
CHAP.
XVI.
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pourront
pas
eschapper
de
sa
main:
combien
qu'ils
ayent
grande
suite
et
grande
bande,
que
Dieu
destruira
tout.
Mais
quoi?
Quand
on
veut
appliquer
ce
propos
a
Iob,
e'est
lui
faire
a
croire
qu'il
a
Dieu
pour
son
ennemi,
d'autant
qu'il
est
meschant,
qu'il
n'y
a
aussi
eu
qu'hypocrisie
en
luy.
Voila
un
propos
qui
est
mai
approprie.
Ce
n'est
point
donc
sans
cause
qu'il
dit,
Et
bien,
ces
choses
me
sont
cognues,
et
maintenant
si
i'en
avoye
besoin,
ie
m'en
serviroye:
mais
il
n'est
point
question
de
ceci.
Car
Iob
avoit
ceste
apprehension
qu'il
n'estoit
pas
afflige
a
cause
de
ses
pechez,
que
Dieu
n'avoit
point
un
tel
regard:
non
point
qu'il
ne
se
sentist
coulpable
et
digne
d'endurer
encores
plus,
quand
Dieu
l'eust
voulu
examiner
a
la
rigueur:
mais
cependant
il
cognoist
que
Dieu
ne
le
traittoit
point
ainsi
a
cause
de
ses
pechez,
qu'il
y
avoit
une
autre
fin.
Iob
cognoissant
cela,
reiette
les
propos
qui
lui
sont
tenus.
Et
pourquoi?
D'autant
qu'ils
sont
importuns.
Vous
m'estes
(dit-il)
consolateurs
fascheux.
La
raison?
C'est
pource
qu'ils
ne
lui
apportent
point
remedes
convenables.
Par
cela
nous
sommes
admonnestez,
quand
nous
voudrons
consoler
nos
prochains
en
leurs
tristesses
et
fascheries,
de
n'y
point
aller
a
la
volee:
comme
il
y
en
aura
beaucoup
qui
n'auront
iamais
qu'une
chanson,
et
ils
ne
regardent
point
a
la
personne
a
laquelle
ils
s'addressent,
car
il
faut
manier
l'un
autrement
que
l'autre.
Comme
s'il
y
a
quelqu'un
qui
soit
obstine
a
l'encontre
de
Dieu,
ii
faut
la
parler
d'un
autre
stile
et
langage,
qu'il
ne
faut
point
envers
une
povre
creature
qui
aura
chemine
en
simplicite.
Et
puis
selon
que
le
mal
est,
il
est
besoin
aussi
d'estre
adverti
comme
il
y
faut
proceder.
Exemple,
si
les
hommes
sont
stupides,
il
faut
crier
et
redarguer
la
nonchalance,
afin
qu'ils
apprehendent
la
main
de
Dieu,
pour
s'humilier
sous
icelle.
Il
est
donc
besoin
d'une
grande
prudence
quand
nous
voulons
consoler
comme
il
appartient
ceux
que
Dieu
afflige.
Voila
ce
que
nous
avons
a,
retenir
de
ce
passage,
quand
il
est
dit,
Que
ceux
qui
pretendoyent
consoler
Iob
estoyent
fascheux,
d'autant
qu'ils
ne
lui
apportoyent
rien
dont
il
peust
faire
son
profit.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
en
premier
lieu.
Or
Iob
adiouste,
Iusques
a
quand
y
aura-il
fin
aux
paroles
de
vent
?
Il
appelle
paroles
de
vent,
ou
il
n'y
a
nulle
fermete,
c'est
a
dire,
qui
ne
peuvent
edifier
un
homme:
comme
l'Escriture
saincte
use
de
ceste
similitude-la,
car
quand
il
est
question
qu'un
homme
soit
enseigne
pour
son
salut,
il
est
dit,
Qu'on
l'edifie.
Comment?
D'autant
qu'il
est
fonde,
et
puis
apres
qu'on
bastit
la
dessus,
tellement
qu'il
est
conferme
en
la
crainte
de
Dieu,
il
est
conferme
en
la
Loy,
il
est
conferme
en
patience
pour
porter
constamment
les
afflictions,
et
puis
il
se
resoult
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