19:5 5 1561 OCTOB. 6 roche jusques au Synode suyvant. Si en disant mon advis je sus un peu trop aspre pour faire differer telle deposition, je ne scay si un autre Ministre ayant un compaignon et ne luy ayant veu commettre faulte auquune jndigne d'un pasteur, sil sy porteroit autrement. Et aussi je regardoys que toute nostre Eglise en seroit merveilleusement troublee. Cependant ce nestoit pas que je voulusse empescher que le mal ne fust puny, mais seulement affin questant mieux jnformez par vous nous eussions plus grand moyen pour le conveincre. Depuis sont venues les letres de Monsieur Calvin 3) et quelques unes quil vous a pleu envoyer avant que les jures ayent eu le moyen de vous escrire. Par icelles son faict est plus amplement declare: Si tout sur le champ nostre Eglise seule ou le colloque eust voulu deposer Villeroche, nous eussions este reprins par le Synode, qui avoit (comme jay dict) baille conge audiet Villeroche de prescher jusques au premier Synode. Parquoy, Monsieur, quant a ce quon vous peult avoir raporte que nous voulions estre comme schismatiques, et nous separer comme de lunion des Eglises, il me semble quon me faict tort et a toute mon Eglise. Car quant est de moy tant s'en fault que jaye et que je veille desunir et separer quen mon endroit comme les autres je tasche de rallier, et le seigneur ma faict tant de graces (ce que je neusse ose esperer pour le moins si tost) quen nostre ville et deux lieux tout a lentourt la parole y est tellement que toutes idolatries et superstitions en sont chassees. Quant est de mon Eglise tant sen fault aussi qu'aucun dicelle veille empescher ce qui est de faire touchant Viileroche, ny par ce moyen se separer d'avec les autres Eglises, qu'elle est preste de se submettre a ladvis qui en sera donne. Et ce que maintenant il est encores avec moy preschant en cest Eglise, cest daultant que nous attendons que le Synode s'assemble. Voila, Monsieur et pere, ce que maintenant je vous escrips a la haste, \ous priant et ensemble tous les autres freres et peres ausquels il vous plaira presenter mes treshumbles recommandations ne m'avoir en mauvaise estime pourtant, priant le seigneur quil vous maintienne en sa garde et protection. Escript a Bragerac 4) ce 1. d'Octob. 1561. Le tout vostre tresobeissant filz et serviteur Bordat. 4) Bergerac.