17:5 5 1558 IANUAR, 6 A noz treschers seigneurs et freres de Longueville. La dilection de Dieu nostre Pere et la grace de nostre Seigneur Iesus Christ soit tousiours sur vous, par la communication du S. Esprit. Messieurs et honorez freres, combien que vos fascheries et angoisses *) nous touchent de telle tristesse que doivent sentir les membres dun corps du mal lun de laultre, toutesfois Dieu donne tant plus grand lustre a sa vertu, a ce que vous ne defailliez point, et avons plus ample matiere tous ensemble de len glorifier que si vous nesties point ainsi molestez et affligez. Ainsi que vostre fragilite ne vous estonne point, voyans comme la vertu du S. Esprit besogne en vous, pour y secourir, et la dessus efforcez vous tant plus, ne doutant point que le Pere de misericorde aura en la fin pitie de vous pour donner allegement a voz oppressions. Si plusieurs de ceux qui estoient appellez au combat se monstrent par trop debiles,2) que leur exemple ne vous soit point en scandale, pour vous desbauches sachans que de tous temps il y a eu de telz exemples pour piquer les fidelles a prier Dieu tant plus soigneusement et les induire a humilite et crainte. Practiques donques plustost ceste doctrine pour suivre le chemin de salut en sollicitude, sachans que cest Dieu qui donne le vouloir et le parfaire. De nostre coste nous navons voulu faillir a vous aider en nous desnuant de nostre frere, lequel comme nous esperons sera aussi tost arrive que les presantes. 3) De- 2785.1) Apres le court repit accorde aux protestants sur les instances des Suisses et des princes allemands les rigueurs se renowoelerent, car il restait encore beaucoup de prisonniers non relaches. Hist. eccl. i. 138; L'an 1558 le 8. janvier la ville de Calais ayant este reprise sur les Anglais [de Thou II. 552] le cardinal reprenant ses premieres erres touchant l'edit de l'inquisition refuse par le parlement feit tant que le Boy seant en personne audit parlement le feit publier de pleine authorite le 9. du mois, tellement quil sembloit que tout ce qui avoit este ottroye a l'intercession du Comte Palatin et des Suisses estant venu a neant il ne restoit plus que l'execution de ce pernicieux conseil. (Comp. Martyrs f. 479 v.) 2) II y eut de grandes infirmites en beaucoup (Hist eccl L 133) Comp. N. 2764. 3) Registres de la Compagnie B. f. 32 ; Le 1 de janvier nostre frere maistre Iehan Macar partit de nostre viile pour aller administrer la parole de Dieu dans l'Eglise de Paris ou il avoit este eleu, au lieu de nostre frere Nicolas des Gallars. (Comp. Reg. du Conseil 28. Dee.) Macar (ou Macart) etait compatriote de Calvin. Voici ce que dit sur son compte Est Pasquier, Recherches de la France 1596, fol 338 cite . p* Coquerelp.nO : Iean M. que i'avois autrefois veu disciple de ' Ramus au college de Presle, ieune homme qui avoit bien es- f tudie et depuis s'estant retire a Geneve en l'an 1548 se trouva . si agreable a Calvin qu'il luy fit espouser sa niepce et quel- j ques annees apres fut envoye par luy en ceste France pour , prescher: lequel se vint placer dans Paris ou portant l'espee et la cappe se faisoit appeler Racan, preschant ses confreres i de nuict en certaines maisons de la ville et de la ne douta j d'aller faire le semblable au camp d'Amiens.