35:492 scandales que nous aurons commis par nos offenses. La dessus il est dit que Dieu apres avoir parle a Iob s'est tourne vers Eliphas Themanite, et luy a dit. Ma fureur s'est enflammee contre toy et tes compagnons: car vous n'avez point parle droitement devant moy comme mm serviteur Iob. Nous avons veu ci dessus comme Dieu a redargue Iob: maintenant en second lieu ii redargue ses compagnons, voire plus rudement beaucoup. Car maintenant il l'approuve, et il condamne du tout les autres. Devant que venir a, ceste comparaison qui est ici faite entre Iob et ses amis, nous avons a noter l'ordre: c'est qu'il est dit, que Dieu ayant prononce ces paroles a Iob, a adresse son propos a ceux qui l'avoyent iniustement condamne. Par cela nous sommes advertis, combien que Dieu chastie les siens en douceur paternelle: que toutes fois il exerce son iugement a l'endroit d'eux: comme il est dit, que ses punitions et chastimens commencent par sa maison et par son Eglise. Voila donc Dieu qui redargue Iob, et cependant laisse la les autres qui ont failli plus lourdement que lui. On eust peu demander, Et voire? Pourquoi Dieu s'adresse il seulement a Iob, et a celui qui a le moins failli? car combien qu'il y ait des fautes: toutes fois elles sont plus a pardonner que celles de ses compagnons: et il semble que Dieu desploye toute sa rigueur a l'encontre de lui seul. Voila qu'on eust peu dire. Mais lui est redargue le premier, pource qu'il faut que ce que nous avons allegue du Prophete soit accompli: c'est assavoir que Dieu commence a chastier les domestiques de sa maison. Quand il exerce son iugement, il ne commencera point par les incredules : il les laisse la, il les espargne comme s'il avoit mis en oubli leurs fautes: non pas qu'elles ne soyent bien enregistrees, et qu'elles ne viennent en conte: mais il laisse mourir et pourrir l'iniquite de ceux qu'il n'aime pas. Voire: et au reste il chastie ceux qu'il a adoptez, ceux qu'il advoue pour ses enfans: il leur monstre signe de rudesse, cependant que ceux qui lui sont estranges se reposent et se tiennent a leurs aises et en delices. Voila donc ce qui nous est monstre en ce passage: qui nous est une doctrine bien utile: car nous voyons tous les iours que la condition des fideles est plus miserable que celle des contempteurs de Dieu. Il semble qu'ils soyent du tout reprouvez de lui, ils trainent leurs ailes, ils ne font que languir en ce monde: et cependant les meschans levent les orestes, les voila gais, ils font grand' chere iusques a se mocquer de Dieu. Or quand on voit ces choses, on y seroit trouble, sinon que nous eussions ceste doctrine, c'est assavoir que le iugement commence par la maison de Dieu: comme aussi il est dit au Prophete Isaie (10, 12), Quand Dieu aura