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SUR
LA
SECONDE
A
TIMOTHEE.
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bien
desservi
que
Dieu
les
cherchast,
notamment
sainct
Paul,
pour
mieux
exclure
tout
ce
que
les
hommes
se
peuvent
attribuer,
dit
Propos
et
grace.
Or
cela
emporte
autant
comme
s'il
disoit
propos
gratuit.
C'est
doncques
pour
abbatre
toutes
nos
oeuvres,
afin
que
nous
ne
soyons
plus
si
fols
ni
obstinez,
de
penser
que
Dieu
nous
ait
choisis
pource
qu'il
y
avoit
quelque
chose
en
nous
digne
de
cela:
rien.
Mais
cognoissons
que
Dieu
n'est
point
sorti
de
soy
mesme
quand
ii
nous
a
eleus
a
salut.
Car
il
voyoit
qu'il
n'y
a
que
perdition
en
nous:
il
s'est
donc
contente
de
sa
pure
grace,
et
de
sa
misericorde
infinie,
que
contemplant
nos
miseres,
il
nous
a
voulu
secourir,
encores
que
nous
n'en
fussions
pas
dignes.
Et
pour
plus
grande
confirmation
de
cela,
sainct
Paul
dit
que
ceste
grace
nous
a
este
donnee
devant
tous
temps.
Et
en
ceci
voyons-nous
comme
les
hommes
sont
despourveus
de
sens,
quand
ils
se
veulent
faire
valoir,
et
qu'ils
se
font
a
croire
qu'ils
sont
cause
de
leur
salut,
et
qu'ils
ont
anticipe
la
bonte
de
Dieu,
ou
qu'ils
sont
venus
au
devant
de
luy.
Dont
est-ce
que
depend
nostre
salut?
N'est-ce
point
de
l'election
eternelle?
Dieu
nous
a
eleus
devant
que
nous
fussions.
Et
que
pouvions-nous
faire
alors?
Nous
estions
bien
habiles,
nous
estions
bien
disposez
pour
venir
a
Dieu.
Nous
voyons
mesmes
que
nostre
salut
ne
commence
point
depuis
que
nous
avons
cognoissance
et
discretion,
depuis
que
nous
pouvons
avoir
quelque
bon
desir:
nostre
salut
(di-ie)
ne
commence
point
la,
mais
il
est
fonde
en
l'election
eternelle
de
Dieu,
qui
estoit
devant
que
tout
le
monde
fust
cree.
Que
pouvions-nous
alors?
Avions-nous
le
moyen
de
nous
avancer?
Pouvions-nous
donner
occasion
a
Dieu
qu'il
nous
appellast
a
soy,
et
qu'il
nous
separast
du
reste
du
monde?
Ne
faut-il
pas
doncques
qu'il
y
ait
une
merveilleuse
yvrongnerie
en
nous,
quand
nous
cuidons
avoir
quelque
dignite,
que
nous
cuidons
exalter
nos
merites
pour
obscurcir
la
grace
de
Dieu,
et
que
nous
voulons
aussi
estre
preparez
pour
avoir
acces
a
luy
par
nos
merites?
Retenons
bien
doncques
a
quel
propos
sainct
Paul
a
ici
mis
l'election
de
Dieu,
disant,
que
la
grace
nous
a
este
donnee
devant
tous
temps.
Mais
par
cela
nous
avons
un
bon
advertissement:
c'est
ascavoir
que
ceux
qui
cuident
abolir
la
doctrine
de
l'election
de
Dieu,
aneantissent
entant
qu'en
eux
est
le
salut
du
monde,
en
sorte
que
le
diable
n'a
point
de
supposts
plus
propres
pour
effacer
la
vertu
du
sang
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
pour
mettre
tout
en
confusion,
pour
ruiner
l'Evangile,
et
mesmes
pour
exterminer
la
bonte
de
Dieu
de
la
memoire
des
hommes:
le
diable
n'a
point
de
plus
propres
supposts
que
ceux
qui
combatent
contre
la
predestination,
et
qui
ne
peuvent
souffrir
en
leur
rage
diabolique
qu'il
en
soit
parle,
et
que
ce
ines-
Calvini
opera.
Vol.
LIV.
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