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IOB
CHAP.
XXXIII.
50
a
se
cognoistre,
qu'il
ne
leur
peut
demeurer
une
seule
goutte
de
bien,
mais
qu'il
faut
que
tout
soit
enregistre,
comme
aussi
ils
en
sont
contables
envers
Dieu.
Et
au
reste,
quand
nous
serons
ainsi
aneantis
en
nous-mesmes,
nous
n'y
aurons
nul
dommage:
car
nous
ne
laisserons
pas
d'estre
revestus:
voire
nous
serons
plus
riches
beaucoup,
que
ceux
qui
sont
ainsi
outrecuidez,
pensans
avoir
ie
ne
say
quoy
a
eux
comme
en
heritage,
si
nous
sommes
vrayement
conioints
a
Dieu,
et
que
nous
luy
attribuons
la
louange
qui
luy
est
deue.
Ainsi
donc
ne
craignons
point
d'estre
diminuez,
quand
nous
serons
ainsi
vuides
de
toute
gloire:
car
nostre
Seigneur
ne
veut
point
que
nous
soyons
desprouveus
d'aucun
bien:
mais
tant
y
a
qu'il
faut
que
nous
soyons
ainsi
confus
comme
i'ay
dit.
Et
cependant
apres
que
nous
aurons
cognu
que
nous
ne
pouvons
rien
sinon
ce
qui
nous
est
donne
d'enhaut,
que
nous
advisions
d'appliquer
tout
ce
que
Dieu
aura
mis
en
nous,
a
tel
usage
comme
il
nous
le
commande.
Car
nostre
Seigneur
ne
nous
a
point
douez
des
vertus
de
son
S.
Esprit,
qu'il
ne
vueille
que
cela
soit
applique
a
bon
usage:
il
ne
faut
pas
que
cela
soit
inutile.
Advisons
donc
que
ce
que
nous
avons
receu
soit
presente
et
offert
a
Dieu
comme
en
sacrifice:
et
puis
qu'il
veut
que
le
salut
de
nos
prochains
en
soit
avance,
que
sur
tout
nous
ayons
esgard
de
nous
edifier
les
uns
les
autres.
Voila
ce
que
nous
avons
ici
a
retenir.
Or
venons
maintenant
aux
propos
que
tient
ici
Eliu,
et
a
la
substance.
Il
avoit
dit,
l'Esprit
de
Dieu
m'a
cree,
son
souffle
m'a
donne
vie.
Ainsi
donc
(adiouste-il)
il
n'y
aura
point
de
frayeur
en
moy
pour
f
espouvanter,
mais
la
seule
raison
dominera.
Ici
Eliu
monstre
quel
est
l'office
d'un
bon
docteur,
c'est
qu'il
se
regarde
bien,
et
qu'il
se
mire
et
contemple,
devant
qu'ouvrir
la
bouche.
Et
pourquoy?
Car
ceux
qui
n'ont
pas
bien
cognu
leur
fragilite,
n'auront
point
de
compassion
de
leurs
prochains:
et
quand
ils
voudront
redarguer
ceux
qui
ont
failli,
ils
y
iront
avec
une
violence
telle,
que
ce
sera
pour
esgarer
plustost
que
de
reduire
au
droit
chemin
les
povres
errans.
Et
quand
il
sera
question
de
consoler,
ils
n'auront
nul
moyen
de
ce
faire:
quand
il
sera
question
d'enseigner,
ils
le
feront
avec
un
desdain.
Il
faut
donc
si
nous
voulons
enseigner
la
parole
de
Dieu
comme
il
appartient,
que
nous
eommencions
par
ce
bout
de
cognoistre
nos
infirmitez:
et
les
ayans
cognues,
que
cela
nous
mene
a
une
modestie
et
mansuetudo,
que
nous
ayons
un
esprit
debonnaire
pour
annoncer
la
parole
de
Dieu.
Il
est
vray
que
d'autant
qu'il
y
en
a
beaucoup
qui
sont
pleins
de
fierte
et
de
rebellion,
il
faut
que
la
parole
de
Dieu
a
ceux-la
soit
comme
un
marteau
qui
brise
et
rompe
ceste
durte:
mais
cependant
en
premier
lieu
nous
devons
enseigner
ceux
qui
se
rendront
Calvini
opera.
Vol.
XXXV.
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