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49
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXII.
50
de
desployer
les
thresors
de
sa
bonte
infinie
envers
nous.
Or
pour
confermer
ceste
doctrine
Moyse
adiouste:
La
vengeance
est
mienne,
et
la
retribution
en
temps
opportun,
leur
pied
glisser
a,
le
iour
de
leur
perdition
est
prochain,
le
temps
se
haste
de
venir.
Nous
voyons
maintenant
que
Moyse
n'a
point
parle
des
fautes
simplement,
quand
il
dit
:
Ceci
est
cache
en
mes
thresors:
mais
il
veut
aussi
adiouster
les
corrections
que
Dieu
envoye
sur
ceux
qui
l'ont
par
trop
offense,
et
monstrer
qu'il
a
des
moyens
pour
les
punir,
qui
sont
incogneus
aux
hommes,
et
lesquels
les
estonnent,
quand
ils
sont
avenus.
Il
dit
suyvant
cela,
que
la
vengeance
est
sienne.
Comme
s'il
disoit:
Qui
m'estimez-vous
?
car
vous
m'appellez
Dieu,
et
cependant
vous
ne
cognoissez
pas
que
ie
suis
iuge
du
monde:
et
c'est
me
despouiller
de
ma
gloire,
et
de
ma
maieste.
Et
de
faict,
quelle
est
l'essence
de
Dieu,
sinon
apres
que
les
hommes
auront
vescu
en
ce
monde,
qu'ils
viennent
a
conte
devant
luy,
et
qu'il
soit
leur
iuge?
Si
nous
eschappions
la
main
de
Dieu,
que
les
fautes
demeurassent
impunies,
qu'un
chacun
fust
desborde
a
son
appettit,
et
que
Dieu
eust
cependant
les
yeux
clos,
que
seroit-ce?
N'en
ferions-nous
pas
comme
une
idole
morte?
Il
est
certain.
Ici
donc
Dieu
s'attribue
l'office
de
venger
:
comme
s'il
disoit
:
Ne
pensez
pas
que
mon
essence
divine,
ni
que
ce
Nom
de
Dieu
consiste
en
ie
ne
say
quoy
d'oisif
:
mais
c'est
que
ie
gouverne
le
monde
par
ma
vertu,
que
tout
est
conduit
par
ma
sagesse:
et
puis
que
ma
iustice
regne,
et
que
i'ay
l'empire
du
monde,
tellement
qu'il
faut
que
tout
vienne
a
conte
devant
moy,
que
ceux
qui
m'ont
servi
et
honore
n'ayent
point
perdu
leur
peine:
que
les
meschans
qui
n'ont
cesse
de
violer
tout
ordre,
de
me
despitter,
que
ceux-la
aussi
soyent
rengez.
Voila
comme
ie
seray
cogneu
Dieu,
quand
vous
sentirez
de
ma
sagesse,
et
vertu,
et
iustice
ce
qu'il
appartient.
Or
donc
la
vengeance
est
mienne
(dit-il)
c'est
a
dire,
ie
suis
iuge:
et
ne
vous
y
abusez
point.
Il
semble
bien
de
prime
face
que
Moyse
ne
dise
rien
qui
ne
soit
cogneu
et
confesse
de
tous:
car
qui
est-ce
qui
niera
que
Dieu
ne
soit
Iuge?
Mais
cependant
(comme
i'ay
dit)
apres
l'avoir
confesse
en
general,
chacun
s'entortille
en
ses
phantasies:
Et
n'y
pensons
point,
quand
ce
vient
a
offenser
Dieu,
nous
n'en
tenons
conte,
ce
nous
est
tout
un,
il
y
a
une
hardiesse
comme
phrenetique.
Ne
fautil
pas
que
la
cognoissance
que
nous
avions
eu
soit
comme
assoupie?
Or
donc
pource
que
les
hommes
s'abusent
ainsi
a
leur
escient,
et
qu'ils
se
destournent
de
ceste
doctrine,
c'est
assavoir
que
Dieu
est
iuge
du
monde:
voila
pourquoy
il
a
ici
ramentu,
que
la
vengeance
est
sienne,
et
qu'il
n'oubliera
pas
a
faire
ce
qui
est
de
son
office.
Or
nous
voyons
a
quel
propos
Moyse
a
use
de
ceste
doctrine:
mais
cependant
Calvini
opera.
Vol.
XXIX.
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