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49
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXII.
5a
riage
n'est-il
pas
plus
qu'un
contract
de
cent
escus,
ne
d'une
maison,
ou
d'une
vigne?
Il
est
question
de
la
compagnie
de
deux
creatures
humaines,
compagnie
a
vie
et
a
mort,
il
est
question
d'un
lien
que
Dieu
a
dedie
entre
nous,
voire
afin
que
toute
confusion
soit
ostee
de
ce
monde,
et
que
nous
ne
soyons
pas
semblables
a
bestes
brutes,
nous
meslant
ensemble
sans
discretion:
mais
que
l'homme
ait
sa
femme,
et
la
femme
son
mari.
Et
si
cela
est
viole
et
aboli,
tout
ordre
de
nature
est
corrompu.
Si
on
fait
du
borgne
et
de
l'aveugle
pour
laisser
couler
tout
cela,
ne
nous
abusons
point
pourtant:
car
Dieu
en
fera
une
horrible
vengeance*
Et
nous
voyons
que
ce
n'est
point
sans
cause
que
Dieu
a
puni
si
griefvement
les
paillardises
entre
celles
qui
desia
avoyent
promis
ou
fiance
mari.
Si
cela
est,
que
sera-ce
d'une
femme
espousee?
Car
elle
est
donnee
au
mari
pour
luy
aider
a
gouverner
une
maison
au
nom
de
Dieu:
et
quand
elle
s'abandonne
ainsi
villainement
a
paillardise,
non
seulement
elle
desrobe
l'honneur
de
son
mari
et
luy
fait
outrage:
mais
elle
desrobe
aussi
le
nom
de
la
famille.
Car
elle
aura
son
paillard,
et
les
enfans
qui
en
seront
venus,
ils
porteront
le
nom
du
mari.
Et
puis,
le
bien
et
la
substance
est
ravie
aux
enfans
legitimes:
voila
des
bastards
qui
ont
ce
qui
ne
leur
appartient
point.
Et
ne
voit-on
pas
que
c'est
une
confusion
beaucoup
plus
meschante
que
si
on
avoit
rompu
et
huis
et
coffres,
qu'on
eust
crochette
et
pille
tout,
qu'on
eust
fait
des
volieries
les
plus
excessives
du
monde?
Il
est
certain
que
cela
doit
estre
moins
souffert.
Et
les
Payens
l'ont
bien
cogneu.
Si
nous
n'avions
sinon
la
Loy
de
Moyse,
desia
nous
devrions
avoir
grande
honte,
quand
auiourd'huy
les
adulteres
sont
ainsi
pardonnez,
et
qu'on
en
tient
si
peu
de
conte.
Mais
quand
les
Payens
nous
monstrent
nostre
lecon,
et
qu'ils
ont
use
de
meilleur
ordre
beaucoup
que
ne
font
ceux
qui
s'appellent
auiourd'huy
Chrestiens,
ie
vous
prie,
quel
tesmoignage
sera-ce
au
dernier
iour
contre
nous?
Les
aveugles
ont
veu
plus
clair
que
nous
ne
faisons
pas.
Les
Chrestiens
diront
tous
les
coups,
que
Iesus
Christ
a
apporte
une
vraye
declaration
de
la
Loy,
afin
que
nous
sachions
que
c'est
nostre
sainctete
parfaite
que
ce
qui
est
la
contenu.
Il
est
vray
qu'il
n'y
a
rien
adiouste.
Mais
tant
y
a
que
nous
devons
estre
enseignez
plus
amplement
que
les
Peres
qui
ont
vescu
devant
l'Evangile.
Et
comment
y
avons-nous
profite?
Auiourd'huy
on
ne
tiendra
conte
des
adulteres.
Voila
un
mariage
rompu,
la
foy
sera
falsifiee,
et
on
coule
tout
cela.
Et
ou
pensons-nous
estre?
Et
si
on
allegue
des
subterfuges,
pour
dire:
O
voila,
nostre
infirmite
est
telle:
quand
nous
viendrons
devant
Dieu,
cuidons-nous
que
tout
cela
soit
advoue?
N'a-ii
pas
tousiours
son
mot
irrevocable,
Calvini
opera.
Vol
XXVIII.
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