26:49
49
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
II.
50
servir
et
honorer.
Et
pour
le
second,
que
comme
Moyse
a
parle
a
ce
peuple
d'Israel,
qu'il
parle
auiourd'huy
a
nous.
Car
nous
avons
besoin
qu'on
nous
reduise
en
memoire
les
graces
et
benefices
de
Dieu,
afin
que
nous
soyons
tant
plus
incitez
a
magnifier
son
nom,
pour
nous
addonner
du
tout
a
luy:
que
nous
ne
mettions
iamais
en
oubli
ses
graces,
afin
de
ne
nous
point
desborder.
Car
nous
voyons
comme
les
hommes
s'enyvrent
aisement,
et
sur
tout
quand
Dieu
se
monstre
propice
envers
eux:
d'autant
que
nous
sommes
traittez
humainement
de
nostre
Dieu,
il
semble
que
nous
conspirions
a
le
delaisser,
et
a
le
mescognoistre.
Et
de
faict,
ce
proverbe
qui
est
commun
entre
les
hommes,
se
pratique
par
trop:
Que
nous
ne
pouvons
porter
nos
aises.
Et
ainsi
il
nous
est
utile
qu'on
nous
ramentoive
les
graces
de
Dieu,
que
la
memoire
nous
en
soit
rafreschie.
Et
pourquoy?
Afin
que
nous
soyons
retenus
en
sa
crainte,
et
en
son
service,
et
que
nous
prenions
courage
de
nous
tenir
du
tout
en
sa
suiection,
cognoissans
que
c'est
nostre
souverain
bien:
et
puis
qu'il
ne
delaisse
iamais
ses
fideles,
et
ceux
qui
s'appuyent
sur
luy,
que
nous
souffrions
qu'il
nous
soit
protecteur,
et
que
nous
ne
facions
point
des
chevaux
eschappez
pour
estre
delaissez
de
luy
au
besoin.
Voila
donc
comme
ceste
remonstrance
s'addresse
auiourd'huy
a
nous.
Quant
a
ce
qui
est
dit
que
Dieu
avoit
livre
Sehon
devant
eux,
c'est
pour
mieux
exprimer,
d'autant
que
la
victoire
leur
a
este
facile,
que
Dieu
a
donne
lustre
a
sa
grace,
comme
nous
avons
veu
desia
par
ci
devant.
Ie
note
ceci
en
bref,
afin
que
ce
passage
soit
compare
a
l'autre
que
nous
avons
desia
veu
et
expose.
Si
le
peuple
d'Israel
avec
grande
difficulte
eust
vaincu
ses
ennemis:
il
eust
peu
attribuer
cela
a
sa
force.
O
nous
avons
bien
bataille.
O
il
y
a
eu
grande
prouesse
en
nous:
car
nos
ennemis
estoyent
vaillans.
Mais
quand
leurs
ennemis
ont
este
poussez
ainsi
que
la
paille
au
vent,
et
que
ceux
qui
au
paravant
estoyent
forts
et
robustes
sont
effrayez,
qu'ils
ont
courage
de
femmes,
qu'ils
s'effarouchent
du
premier
coup,
et
deffaillent,
tellement
qu'il
n'est
question
que
de
frapper
sur
eux,
tellement
que
le
peuple
se
lasse
a
tuer
ceux
qui
les
eussent
engloutis.
Quand
cela
se
fait,
que
peut-on
dire,
sinon
que
Dieu
a
livre
les
ennemis
de
ce
peuple,
c'est
a
dire,
qu'il
les
a
la
amenez
comme
pour
en
faire
la
vengeance?
Voila
donc
qu'emporte
ceste
facon
de
parler
de
Moyse,
c'est
qu'elle
amplifie
la
grace
de
Dieu,
afin
qu'elle
soit
mieux
cogneue
des
enfans
d'Israel.
Or
touchant
de
ce
qui
est
dit
:
Que
tout
a
este
mis
a
mort
iusques
aux
petis
enfans:
de
prime
face
on
pourroit
attribuer
ceci
a
cruaute,
que
les
enfans
d'Israel
n'ayent
pas
mesmes
espargne
les
petis
enfans.
Et
ou
est-ce
aller?
Car
si
le
Roy
et
les
hommes
avoyent
este
si
pervers
de
Calvini
opera.
Vol
XXVI.
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