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IOB
CHAP.
XLII.
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est
donc
besoin
que
Dieu
parlant
a
nous
se
monstre,
et
nous
donne
quelque
apprehension
vive
de
sa
maieste,
a
ce
que
nous
le
craignions.
Et
voila
pourquoi
Iob
proteste
qu'il
se
mal
contente
de
soi,
qu'il
reprouve
tout
ce
qu'il
a
dit:
car
iamais
les
hommes
ne
detesteront
et
leurs
oeuvres
et
leurs
propos,
s'ils
ne
sentent
Dieu
pour
leur
Iuge.
Nous
savons
comme
chacun
est
addonne
a
se
plaire
par
vaines
flatteries:
nous
savons
que
quand
nous
avons
les
yeux
esblouys,
nul
ne
voit
sa
turpitudo
:
et
encores
qu'il
la
yoye,
il
ne
la
regarde
pas
volontiers.
Il
faut
donc
que
Dieu
se
soit
monstre,
devant
que
nous
puissions
venir
a
ceste
raison
de
nous
desplaire,
et
d'apprehender
tout
ce
qui
nous
sera
fait,
et
dit.
Mais
aussi
a
l'opposite
quand
nous
avons
une
droite
penitence,
il
n'est
plus
question
de
colorer
nos
vices,
ne
de
cercher
des
excuses:
plustost
si
nous
sommes
vrais
penitens,
nous
confesserons
que
nous
avons
failli,
voire
avec
detestation.
Car
un
pecheur
s'il
se
convertit
droitement
a
Dieu,
non
seulement
recognoistra
son
offense,
et
passera
condamnation:
mais
il
se
condamnera,
d'autant
qu'il
s'est
esleve
contre
son
Createur.
Notons
bien
donc
que
la
vraye
penitence
emporte
la
haine
du
peche,
voire
iusques
au
bout:
tellement
que
l'homme
se
reprouve,
et
se
haysse
d'autant
qu'il
ne
se
trouve
pas
tel
qu'il
devroit:
et
qu'aimant
la
iustice
de
Dieu
il
condamne
tout
ce
qui
est
en
lui,
et
ne
cerche
sinon
d'estre
despouille
de
ceste
vieille
peau
dont
il
est
enveloppe.
Voila
comme
nous
approuverons
nostre
penitence.
Et
en
cela
voyons
nous
quelle
impudence
il
y
a
en
ceux
qui
se
disent
penitens,
et
on
ne
peut
arracher
un
seul
mot
de
leur
gorge
qui
monstre
signe
d'humilite:
tant
s'en
faut
que
de
tout
leur
coeur
ils
tendent
a
se
ranger
a
Dieu,
et
tascher
de
reparer
les
scandales
qu'ils
ont
faits,
qu'ils
veulent
encores
se
maintenir
en
leur
iniquite.
Or
prenons
le
cas
qu'un
homme
cognoisse
sa
faute:
et
ce
n'est
rien
que
cela
sinon
que
du
tout
il
se
reprouve
et
haysse,
comme
nous
avons
dit.
Quand
donc
l'un
et
l'autre
n'y
sont
point,
nous
voyons
quelle
mocquerie
c'est
de
dire
penitence,
et
qu'on
soit
ainsi
endurci
et
impudent
a
l'encontre
de
Dieu
et
des
hommes.
Tant
y
a
que
si
Iob
estoit
comme
esgare,
d'autant
que
iamais
n'avoit
este
de
l'Eglise
de
Dieu,
de
ce
corps
qui
estoit
choisi
de
la
lignee
d'Abraham,
a
parle
ainsi,
et
qu'il
ait
cognu
quelle
est
la
vraye
repentance:
quelle
condamnation
y
aura-il
sur
nous,
quand
auiourd'hui
nous
serons
si
brutaux
et
si
rudes,
que
nous
ne
pourrons
point
distinguer
entre
les
principes
de
la
foy?
Voila
que
nous
avons
profite
en
l'Evangile.
Ceux
qui
ont
este
devant
les
Prophetes,
mesmes
qui
n'estoyent
pas
du
corps
des
Iuifs,
de
ce
peuple
que
Dieu
avoit
eleu
pour
son
Eglise:
ont
bien
seu
declarer
qu'il
n'y
avoit
point
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