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IOB
CHAP.
XLII.
.
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y
a
une
telle
folle
temerite
en
moi,
et
que
ie
me
suis
desborde
et
par
trop
esgarer
maintenant
que
tu
m'interrogues
:
et
quand
ie
serai
enseigne
en
ton
escole,
que
ie
parle
comme
tu
voudras
m'enseigner
simplement:
et
qu'il
ne
m'ad
vienne
plus
de
mettre
en
avant
les
choses
dont
ie
serai
ignorant.
Voila
en
somme
ce
qui
est
contenu
en
ce
verset.
Or
quand
Iob
dit,
Escoute
moi,
ie
parlerai:
il
n'entend
pas
d'avoir
ici
audivi,
de
dire
ce
que
bon
lui
semble
(car
il
en
avoit
desia
fait
par
trop)
mais
il
s'excuse,
disant
quant
et
quant
qu'il
interroguera
Dieu
pour
estre
enseigne.
Notons
donc
qu'il
y
a
deux
facons
de
parler
a
Dieu.
L'une
c'est
quand
les
hommes
plaident
contre
lui,
et
qu'ils
amenent
leurs
interrogations,
et
font
leurs
obiections,
et
s'estiment
bien
estre
sages.
Voila
une
facon
mauvaise,
quand
nous
attentons
d'entrer
ainsi
en
dispute
contre
Dieu,
ou
de
repliquer
contre
ce
qu'il
fera.
Gardons-nous
de
ce
langage:
car
il
vaudroit
mieux
que
nos
langues
fussent
arrachees.
Combien
que
ce
soit
un
vice
par
trop
commun,
si
est-ce
que
c'est
un
vice
detestable
et
qui
ne
se
doit
nullement
supporter.
Apprenons
donc
d'avoir
la
bouche
close
(comme
il
a
este
dit
ci
dessus)
que
nous
ne
parlions
point
de
nostre
cerveau:
quand
nos
imaginations
nous
viennent
au
devant,
que
tout
cela
soit
abbatu.
Car
quand
ie
di
qu'il
n'est
licite
de
parler,
i'enten
qu'il
faut
que
nous
soyons
reprimez
non
seulement
en
nos
langues,
mais
en
toutes
nos
affections:
non
pas
que
nous
puissions
tant
faire,
que
nous
ne
sentions
tousiours
quelque
cupidite
fretillante
de
nous
enquerir
par
trop,
et
de
disputer
contre
Dieu:
mais
il
faut
batailler,
et
que
cela
soit
mis
bas.
Et
c'est
la
sobriete
a
laquelle
il
faut
que
tous
fideles
se
reduisent
par
l'Evangile,
pour
donner
gloire
simplement
a
Dieu,
confessans
qu'ils
ne
savent
rien.
Il
faut
donc
que
ceci
soit
pratique
de
tous
enfans
de
Dieu:
c'est
qu'ils
n'attentent
point
de
parler
ainsi
a
la
volee
de
ce
que
bon
leur
semblera.
Mais
il
y
a
l'autre
facon
de
parler
qui
est
bonne
et
saincte,
qu'il
faut
qu'ils
suivent:
c'est
assavoir
qu'ils
demandent
a
Dieu
qu'il
les
instruise.
Car
nous
en
voyons
beaucoup,
qui
se
nourrissent
en
leur
bestise
:
et
quand
on
taschera
de
les
amener
a
la
verite,
ils
n'en
veulent
point
approcher:
ils
s'abbrutissent
pour
ne
savoir
rien,
et
sont
la
du
tout
hebetez.
Il
faut
donc
que
nous
parlions:
voire
interrogans
Dieu,
c'est
a
dire
lui
demandans
qu'il
nous
instruise,
apres
avoir
confesse
que
nous
ne
savons
rien,
que
nous
sommes
vuides
de
toute
clarte,
de
toute
intelligence
et
raison,
qu'en
nostre
esprit
il
n'y
a
que
tenebres
et
mensonges.
Apres
donc
avoir
confesse
cela,
que
nous
venions
interroguer
Dieu,
Et
Seigneur
qu'il
te
plaise
de
nous
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