35:480 doutans point qu'il nous sauvera: voire quelques efforts que Satan face et machine contre nous. Car Dieu est tout-puissant. En cela voyons nous qu'il nous faut conioindre la puissance de Dieu avec sa bonne volonte : voire telle qu'il nous la declare par sa parole. Quand nous aurons cela, nous ne lascherons point la bride a beaucoup de speculations extravagantes: et aurons aussi de quoy repousser les mocqueries de ceux qui se voudroyent iouer de la vertu de Dieu comme d'une pelotte. Comme pour exemple, Voila les Papistes qui veulent que le pain se change au corps de Iesus Christ, et que ce qui estoit pain auparavant devienne Dieu, et pour prouver leur dire ils alleguent, Comment? Dieu n'est-il pas tout-puissant? Voire? mais est-ce a ceste fin-la? di luy donc qu'il face que le soleil soit obscur: qu'il face que la lune deviene eau: qu'il face que la terre soit au ciel, et le ciel en la terre. N'est-ce point se mocquer de Dieu que cela, quand nous viendrons ainsi traitter de la puissance de Dieu? n'est pas renverser tout ordre, et le pervertir? et qu'il n'y ait plus de discretion entre le blanc et le noir? Et ne voila point descirer meschamment la puissance de Dieu, et l'exposer en opprobre? Et d'ou vient cela? C'est que les Papistes n'ont pas encores apprins ceste lecon qui nous est ici monstree: c'est assavoir que Dieu est puissant pour accomplir ce qu'il a avise. Or ou est-ce conseil de Dieu en cest endroit? Il nous faut regarder, Dieu le veut-il? Quand donc nous avons la volonte de Dieu, alors il nous faut estendre sa puissance pour accomplir tout ce qu'il a ordonne en son conseil. Mais ne pensons-pas que nostre Seigneur vueille que les hommes facent voltiger sa puissance ou bon leur semblera. Retenons donc ceste instruction qui nous est ici donnee: car puis que Dieu nous a declare sa volonte quant a nostre salut, qu'il a dit qu'il nous maintiendra iusques a la fin, qu'il subviendra a toutes nos necessitez, qu'il nous relevera quand nous serons abbatus, qu'il nous fortifiera en nos foiblesses. Puis que nous avons la volonte de Dieu notoire en ces choses, ne doutons point qu'il n'ait sa main estendu pour faire ce qu'il nous a dit. Voila donc comme la main et la bouche de Dieu se doivent accorder. La bouche va devant, c'est a dire, son conseil: et puis sa main execute tout ce qu'il a determine. Or maintenant nous avons ces deux choses: assavoir qu'il nous faut assuiettir pleinement a ce que Dieu dispose en ce monde. Et pourquoy? Car son conseil est bon. Et puis nous savons aussi que cest office luy appartient de gouverner: et que c'est bien raison que toutes creatures se laissent conduire par luy: et qu'elles ne prenent point ceste liberte de se conduire d'elles-mesmes : mais qu'elles s'assu-