22:48 elle ruineroit88) ou plus tost sesvanoiroit. Pourtant quand le Seigneur par la promesse evangelique nous presente sa misericorde, si certainement et sans nulle hesitation nous nous confions en luy qui faict la promesse, nous sommes dictz apprehender sa parolle par foy. Et ceste diffinition nest point diverse de celle de lapostre (Heb. l l ) en laquelle il enseigne la foy estre la subsistence des choses a esperer et la demonstrance des choses non apparentes: car il entend une certaine et seure39) possession des choses qui sont promises de Dieu et une evidence des choses non apparentes, cest a scavoir de la vie eternelle, de laquelle nous concevons espoir par la confiance de la divine bonte qui nous est offerte par lEvangile. Or comme ainsi soit que toutes les promesses de Dieu soient en Christ confirmees et par maniere de dire tenues et accomplies, il appert sans doubte que Christ est le perpetuel obiect de la foy, auquel elle contemple toutes les richesses de la misericorde divine. Que la foy est don de Dieu. Si nous considerons droictement en nous mesmes combien nostre pensee est aveugle aux secretz celestes de Dieu et combien nostre cueur a grande deffiance en toutes choses, nous ne doubterons point que la foy ne surmonte beaucoup toute la vertu de nostre nature et quelle ne soit un singulier et precieux don de Dieu. Car comme S. Paul (1. Corinth. 2.) argue: si personne ne peult estre tesmoing de la volunte humaine sinon lesperit de lhomme qui est en luy, comment lhomme seroit il certain de la volunte divine? Et si la verite de Dieu en nous vacille mesmes en ces choses lesquelles nous voyons a loueil, comme seroit elle ferme et stable ou le Seigneur promect les choses que loueil ne voit et lentendement de lhomme ne comprent point? Doncques il ny a point de difficulte40) que la foy ne soit une clarte du Sainct Esperit, par laquelle noz entendemens soient esclairez et noz cueurs confirmez en une certaine f persuasion, laquelle soit asseuree41) la verite de Dieu estre tant certaine quil ne puisse ne accomplir point ce que par sa saincte parolle il a promis quil feroit. Pour ceste cause (2. Corinth. 1 et Ephes. 1) le S. Esperit est appelle comme une arre, laquelle confirme en noz cueurs la certitude de la verite divine et un seau par lequel noz cueurs sont seellez 38) corruat. 39) securam. 40) nihil obscurum est. 41) statuat.