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IOB
CHAP.
XLII.
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redire,
et
que
nous
soyons
venus
iusques
au
droit
poinct,
il
n'y
aura
Binon
quelque
petite
preparation,
II
faut
donc
que
Dieu
poursuive
a
nous
enseigner,
afin
que
la
doctrine
que
nous
avons
ouye
soit
mieux
enracinee
en
nos
coeurs
et
qu'elle
nous
esmeuve,
et
que
nous
y
soyons
arrestez
du
tout.
En
somme
nous
voyons
que
la
penitence
ne
se
parfait
point
du
premier
coup,
mais
qu'il
faut
que
Dieu
apres
nous
avoir
rabottez
nous
polisse:
comme
quand
on
voudra
faire
une
piece
d'ouvrage
sur
un
bois
ou
sur
une
pierre,
il
faudra
marteler
beaucoup.
Ainsi
donc
faut-il
que
nostre
Seigneur
poursuive:
"ou
autrement
nous
aurons
quelque
petite
entree
a
penitence:
mais
cela
s'esvanouit
tantost,
ou
ce
sera
une
chose
imparfaite
et
rude.
Et
voila
pourquoy
il
nous
faut
souffrir
patiemment
si
Dieu
apres
nous
avoir
corrige
de
nos
fautes
ne
se
contente
pas
d'un
coup
de
verge,
mais
qu'il
redouble:
car
cela
nous
est
utile.
Et
au
reste
quand
nous
aurons
ouy
quelque
bonne
instruction
pour
nostre
salut:
si
nous
l'avons
receue,
sachons
que
ce
n'est
qu'un
goust:
que
nous
ne
sommes
point
encores
droitement
repeus,
et
qu'il
nous
y
faut
retourner.
Ne
nous
lassons
point
donc
de
la
doctrine
que
nous
aurons
entendue:
mais
aimons
a
profiter
tousiours
en
mieux:
sachans
que
tout
le
temps
de
nostre
vie
il
nous
faut
approcher
de
Dieu,
il
nous
faut
estre
confermez
en
sa
crainte
et
en
son
amour:
ou
sans
cela
nous
sommes
volages,
et
retournons
a
nostre
naturel:
quand
il
nous
semblera
que
nous
soyons
du
tout
reduits,
ce
ne
sera
rien
qu'une
fumee,
cela
s'escoulera
incontinent.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Aussi
suivans
l'exemple
de
Iob,
quand
nous
aurons
cognu
nos
fautes
un
iour,
le
lendemain
efforcons
nous
de
les
cognoistre
tant
mieux
et
d'en
estre
encores
plus
navrez:
car
si
nous
cuidons
avoir
satisfait
a
nostre
devoir,
quand
nous
aurons
dit
un
mot,
et
que
nous
aurons
eu
quelque
bonne
pensee,
c'est
un
abus.
Ainsi
donc
la
penitence
doit
estre
tousiours
victorieuse,
tellement
que
quand
elle
aura
este
sans
feintise,
il
faut
qu'elle
redouble.
Or
venons
maintenant
a
ce
qui
est
dit,
Ie
say
que
tu
peux
tout,
et
que
nulle
pensee
ne
sera
retiree
de
toi,
ou
empeschee.
On
expose
ceci,
comme
si
Iob
attribuoit
a
Dieu
toute
puissance:
et
puis
secondement
un
conseil
infini
pour
prouvoir
a
toutes
choses,
et
pour
les
conduire:
comme
s'il
disoit,
Seigneur,
ie
say
que
tu
as
tout
en
ta
main,
et
que
rien
ne
t'est
cache:
et
tu
sais
et
cognois
tout.
Mais
ceste
facon
de
parler
est
plus
commune
en
Hebrieu
de
dire,
Nulle
pensee
ne
sera
empeschee
de
toy,
c'est
a
dire,
Tout
ce
que
tu
auras
ordonne
et
commande,
mesmes
ce
que
tu
auras
pense,
tout
cela
aura
son
execution
preste:
tellement
qu'il
ne
faudra
point
que
tu
y
travailles,
comme
si
tu
estois
empesche,
et
que
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