35:476 cheminer en humilite d'une part. Mais de l'autre coste quand nous avons nostre recours a. nostre Dieu, et que nous sommes appuyez sur sa grace et protection : nous pouvons despiter tous nos ennemis, non seulement ceux du monde, mais Satan avec tous ses efforts, et tout ce qu'il pourra machiner. Voila les deux choses qui sont requises, sur tout quand nostre Seigneur nous admonneste de quelque peril, et que nous voyons les choses confuses: c'est qu'il nous faut regarder a nostre foiblesse pour nous en defier du tout: et cependant, en nous abaissant que nous ne laissions pas de regarder au ciel, ne doutans point que nous n'ayons la un bon garant quand nous serons maintenus par luy, ne presumans rien toutes fois de nous. Gar celuy qui cuide avoir quelque vertu en soy, que peut-il faire, sinon se ruiner? Apprenons donc de ne nous rien attribuer: mais plustost de nous aneantir en nous-mesmes: et cependant, de concevoir une telle hardiesse, quand nous serons en la protection de nostre Dieu, que nous ne doutions point qu'il ne 6oit suffisant pour nous garentir de cent mille morts: moyennant que nous nous remettions du tout a luy: que nous sachions aussi, qu'il nous conduira tousiours par sa main: et qu'encores qu'il nous faille passer par tous les troubles et confusions de ce monde, et que nous soyons environ nez de cent mille dangers: si est-ce qu'il nous fera sentir son assistance, et nous donnera la vertu d'en sortir, iusques a ce qu'il nous ait pleinement attirez a soy, et que nous soyons parvenus a ce repos eternel qu'il nous a prepare. Or nous-nous prosternerons devant la face de nostre bon Dieu, etc. LE CENT CINQUANTESEPTIEME SERMON, QUI EST LE I. SUR LE XLII. CHAPITRE. 1. Iob respondant au Seigneur, dit, 2. Ie say que tu peux tout, et que nulle pensee ne sera empeschee de toy. 3. Qui est celuy qui obscurcist le conseil sans science? i'ay parle, et rientendoye point: ces choses sont merveilleuses sur moy: ie ne les ay point cognues. 4. Escoute donc, ie parleray: ie tHnterrogueray, afin que tu m?enseignes. 5. Tavoye ouy de toy de mon aureille: maintenant mon oeil fa veu. Nous avions desia veu par cy devant le fruict qu'avoit apporte ceste remonstrance de Dieu envers Iob: mais quand il a redouble son propos, encores nous apparoit-il plus clairement comme Iob a projBte sous une telle correction. Desia il s'estoit repenti: maintenant il est touche plus vivement. Et ainsi voyons-nous que quand Dieu nous aura desia instruits, souvent cela n'aura profite qu'en partie: combien que nous pensions qu'il n'y ait que