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IOB
CHAP.
XLI.
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toutes
leurs
forces
et
vertus
a
mal,
iusques
a
ce
que
Dieu
les
ait
reformez.
Ainsi
donc
en
toutes
manieres
nous
serons
abbatus,
quand
nous
saurons
et
pratiquerons,
qu'il
ne
faut
point
que
nous
pretensions
d'avoir
quelque
dignite,
ne
quelques
merites,
mais
que
nous
facions
cest
honneur
a
Dieu
de
dire
qu'il
peut
tout.
Voila
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Or
pour
conclusion,
combien
qu'il
n'est
ia
besoin,
et
mesmes
qu'il
ne
seroit
pas
expedient
de
nous
arrester
a
chacun
mot
de
ceste
longue
deduction
qui
est
faite
de
la
balaine:
que
toutes
fois
nous
sachions
que
cecy
n'est
point
superflu.
Nous
regardons
comme
en
passant
et
a
la
legere
les
tesmoignages
que
Dieu
nons
donne
de
sa
maieste.
Or
si
nous
avions
nos
esprits
bien
posez
pour
noter
ce
que
Dieu
nous
monstre,
afin
de
nous
esmouvoir
a
l'honnorer
comme
il
appartient:
il
ne
nous
faudroit
point
sortir
hors
de
nous:
car
nous
trouverions
assez
d'advertissemens
de
ce
que
Dieu
peut
et
de
ce
qu'il
veut
aussi:
nous
verrions
et
sa
bonte
et
sa
vertu
en
nous,
sans
aller
plus
outre.
Et
c'est
ce
que
sainct
Paul
dit
(Actes
17,
28),
Que
d'autant
que
nous
vivons
en
luy,
et
y
avons
nostre
mouvement
et
essence,
nous
sommes
assez
convaincus.
N'ouvrons
point
les
yeux:
si
est-ce
que
Dieu
nous
contraint
de
taster
qu'il
habite
en
nous:
et
s'y
demonstre
en
telle
sorte,
qu'il
faut
bien
que
nous
luy
facions
hommage.
Mais
quoy?
Cependant
nous
allons
a
l'estourdie:
et
il
ne
faudroit
qu'une
ongle
du
petit
doigt,
par
maniere
de
dire,
pour
nous
retenir
en
l'obeissance
de
Dieu,
si
nous
estions
bien
avisez,
et
que
nous
eussions
bonne
discretion.
Mais
pource
que
nous
passons
outre,
et
que
nous
ne
faisons
point
grand
cas
des
oeuvres
de
Dieu:
voila
pourquoy
il
y
a
icy
une
longue
deduction
faite
et
mesmes
qu'il
n'est
question
que
de
bestes.
Quand
donc
Dieu
fait
icy
une
longue
anatomie,
il
est
certain
que
cela
nous
semble
long,
mais
il
n'est
pas
superflu.
Et
pourquoy?
Pource
que
nous
sommes
si
volages,
que
nous
mesprisons
les
miracles
de
Dieu
quelques
grans
et
magnifiques
qu'ils
soyent.
Yoila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
en
premier
lieu.
Or
cependant
quand
il
est
dit,
Le
tiendras-tu
a
ton
service?
ou
luy
mettras
des
boucles
aux
narines?
fesbatras-tu
de
luy
comme
d'un
petit
chien,
ou
d'un
oiseau?
c'est
pour
nous
signifier
que
tant
moins
sommes-nous
a
excuser,
si
nous
ne
recognoissons
nostre
Createur,
veu
que
nous-nous
trouvons
confus,
faisans
comparaison
d'une
balaine
avec
nous.
Et
cependant
toutes
fois
quand
les
hommes
disputent
des
oeuvres
de
Dieu
en
leur
cerveau,
et
qu'ils
le
contrerollent,
et
que
s'il
ne
fait
pas
a
leur
appetit,
ils
ne
s'en
contentent
point,
c'est
autant
comme
s'ils
le
vouloyent
abysmer.
Et
sera-il
pos-
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